Evénement ■ Une cérémonie dédiée à la chanson bedouine oranaise a eu lieu, hier, à la salle Ibn Zeydoun (Riad-el-feth) et ce, à l'initiative de l'Office national des droits d'auteurs et des droits voisins (Onda). Cette cérémonie, initiée dans la continuité des hommages consacrés par le ministère de la Culture aux doyens de la chanson algérienne, se veut un hommage aux doyens de la chanson bedouine oranaise, consacrant à cet effet des artistes, tels que Cheikh El-Hadj Khaled Mihoubi et Cheikh Miloud Vialari (Bouknine). A cette occasion, Khaldi Abdelkader, Hadjadj Houria, Bouzid El-Hadj, Rassine M'hamed, Cheikh Chiger et d'autres aussi ont interprété des chansons, en puisant dans le répertoire de chacun des doyens de ce genre musical, très prisé dans l'Oranie. Tous étaient accompagnés par l'orchestre dirigé par Bey Bekkaï. Notons que «Le trophée-hommage» a été décerné par Mme la ministre de la Culture, Khalida Toumi, aux artistes Khaled Mihoubi et Bouknine Miloud, en reconnaissance à l'apport de ces grands artistes à la chanson bedouine oranaise et à la culture algérienne et au patrimoine musical. Par ailleurs, cette manifestation est accompagnée de la sortie nationale d'une compilation regroupant les œuvres de Cheikh Hadj Hamada, Cheikh Madani, Cheikh Abdelkader Bouras, Cheikh Abdelkader Hadadj, Cheikh Djillali Aïn Tadlès, Cheikh Abdelkader Khaldi. L'initiative menée par l'Office national des droits d'auteurs et des droits voisins (Onda) consiste à sauvegarder le patrimoine immatériel algérien, notamment l'héritage musical légué par les maîtres de chaque genre. Car si l'Office national des droits d'auteurs et des droits voisins (Onda) s'attelle à cette tâche, c'est parce que le genre musical bédoui algérien en général, et oranais en particulier a été sauvegardé partiellement Et même si la radio et la télévision ont de leur part contribué à la sauvegarde de ce patrimoine, en se constituant comme des moyens importants pour la production, et l'enregistrement de ce genre, il reste que ce patrimoine est menacé de perdition si aucune stratégie de sauvegarde n'est mise en place. C'est alors que l'Onda et ce, depuis quelques années a pris la louable initiative d'enregistrer – ou réenregistrer – tout ce legs musical. En effet, après l'enregistrement en disque 78 tours d'abord, ensuite 45 et 33 tours, et en cassette, les habitudes de consommation ont bien changé au fil des décennies. Avec les nouvelles technologies, c'est sur support CD/DVD que l'on écoute une musique ou que l'on regarde un film désormais. La menace de perdition est d'autant plus présente tant que le travail de transcription en partitions écrites n'est pas fait. Effectivement, tant que cela n'est pas encore réalisé, la chanson bedouine oranaise, à savoir les divers répertoires de poésie melhoun (l'esthétique du genre bédoui wahrani est systématiquement basée sur la mise en relief du poème melhoun. C'est la beauté du texte qui prime avant tout, avec sa propre musicalité) est vouée disparaître. Parce que l'enregistrement musical ne suffit pas seul à sauvegarder cette mémoire collective. D'où la nécessité de transcrire ce genre musical et le laisser à la postérité.