Arguments■ La campagne électorale pour la présidentielle du 17 avril 2014 entame ce dimanche sa deuxième semaine et les six candidats en courses à la magistrature suprême vont aller «au charbon» pour convaincre les électeurs. Ali Benflis, Louisa Hanoune, Ali Fawzi Rebaïne, Abdelaziz Belaïd, Moussa Touati, Abdelaziz Bouteflika et ses représentants ont terminé comme à l'entraînement la première phase de cette campagne électorale, assimilée à «un round d'observation». Après avoir fait durant cette première semaine des constats sur la si-tuation sociale et économique du pays, exprimé leurs positions sur le système politique, expliqué les conjonctures sécuritaires notamment sur les frontières, les candidats devront maintenant dépasser le stade des «généra-lités». Ils sont appelés à décortiquer leurs programmes en abordant des sujets plus «attractifs» pour le simple citoyen, résume un observateur. L'avis est partagé par bon nombre de citoyens estimant que les Algériens veulent «des propositions concrètes» aux problèmes de logement, de l'emploi, de l'enseignement, de la santé, ainsi que les projets des candidats visant la diversification des ressources financières du pays hors hydrocarbures, pour éviter les répercussions d'éventuels «chocs» du prix de l'or noir. De l'avis unanime le début de la campagne électorale n'a pas suscité un grand intérêt, vu que les candidats ont utilisé, le «même langage» pour faire campagne. «La rue» continue d'afficher son indifférence à l'égard de ce scrutin présidentiel, à cause notamment de candidats qui peinent, selon eux, à convaincre par leurs promesses de régler tous les problèmes en suspens après le 17 avril. Le programme économique de la majorité des candidats pour l'élection présidentielle prochaine n'est pas convaincant parce qu'il n'est pas fondé sur une stratégie cohérente et logique en prévision du prochain quinquennat. Abdelmalek Serrail, expert international en économie, a fait ce constat, hier, à l'occasion du forum du quotidien El Moudjahid, sous le thème «lecture économique des programmes des candidats à la présidentielle». Pour lui, ces propos ne sont pas du tout convaincants. Ils sont même irréalisables, et loin des aspirations des citoyens. La raison ? La plupart des candidats ont basé leur programme sur de fausses statistiques et chiffres. Ce qui explique, selon lui, le peu d'engouement et le boycott des citoyens envers la campagne électorale. L'autre cause du boycott, selon l'expert, se réfère à la faiblesse du langage du discours des 6 candidats. On est dans un pays multiculturel ! Il y a les Chaouis, les Kabyles, les Touareg, sans oublier les 9 millions d'analphabètes, il est inconvenable d'employer le même langage dans ces régions a-t-il déploré.