Résumé de la 9e partie ■ Puisque les pilotes saoudiens ont suivi ses instructions, ce sont vraisemblablement leurs homologues Kazakhs qui n'étaient pas à leur place. L'analyse montrera qu'effectivement, ils volaient nettement en dessous des 15 000 pieds auxquels ils devaient se maintenir. Quelques instants avant la collision, l'Iliouchine est à 14 100 pieds. Près de 1 000 pieds en dessous de l'altitude qui lui a été notifiée. Et à moins de trois mètres en dessous de celle du 747. Ensuite il accélère et percute l'avion saoudien. «L'équipage kazakh n'avait pas cessé de descendre depuis l'altitude qu'on lui avait assigné. A savoir 15 000 pieds», explique un expert. Mais pourquoi l'avion était-t-il si bas ? Kazakhstan Airlines avance une théorie pour expliquer cette perte d'altitude. «La défense des Kazakhs s'appuyait principalement sur la présence de turbulences», explique encore l'expert. Des turbulences ont peut-être fait descendre l'avion. L'enregistreur de paramètres indique que l'équipage a apparemment suivi un trajet chaotique. Il signale deux chutes brutales de plus de 400 pieds. La compagnie affirme que ces deux chutes sont le résultat de turbulences. Mais Peter Chepard n'est guère convaincu. «Quand on a remarqué ces deux chutes de 250 à 500 pieds, on s'est dit que quelque chose ne collait pas. Ce taux de descente dépassait ce qu'un avion est capable de faire», explique-t-il. Comment expliquer des chutes aussi brutales ? Ou aussi brutales en apparence. C'est ce que Peter Chepard veut savoir. «On a essayé de comprendre les inexactitudes de l'enregistrement kazakh, en analysant les autres paramètres pour déduire l'altitude», ajoute Peter Chepard. Ce sont des mathématiques complexes. En exploitant des renseignements comme la vitesse et le taux de descente, Peter Chepard conclut que l'avion procédait à une approche tout à fait régulière. La raison expliquant ces chutes apparentes est simple. Les capteurs qui transmettaient l'altitude à l'enregistreur de paramètres étaient défectueux. Ils se bloquaient et cessaient d'envoyer ces données pendant quelques temps. Et quand ils se débloquaient, ils donnaient l'impression fausse que l'avion avait perdu brutalement une altitude considérable. «C'est un peu comme s'il y avait de la colle qui bloquait l'appareil. Mais à la longue, l'altitude réelle avait été tellement changée que l'appareil se débloquait d'un coup, avant de se bloquer à nouveau», explique Peter Chepard. (A suivre...)