Résumé de la 8e partie ■ Chaque avion est équipé de deux boîtes noires. Un enregistreur de paramètres et un enregistreur phonique. Le premier contient des renseignements sur des dizaines de paramètres dont l'altitude, la vitesse-air, et les actions des pilotes sur les commandes de vol. Le deuxième enregistre les conversations dans le poste de pilotage. Les enquêteurs utilisent les données des boîtes noires pour dresser une chronologie des événements. Peter Chepard, dirige le service technique de l'AAIB. Il va remonter le temps à partir de la collision. «L'instant de la collision est défini par les changements très rapides des paramètres des deux avions. Si on considère que c'est l'instant zéro, on peut établir un lien entre ce moment et la chronologie de chaque avion pour dresser ensuite une chronologie commune»,explique-t-il. Peter Chepard et son équipe commencent par l'avion saoudien. L'enregistreur phonique révèle que les pilotes saoudiens ont reçu des instructions claires quant à l'altitude à respecter. Et ils semblent les avoir comprises. Preuve en est qu'après qu'on leur ait notifié de rester à 14 000 pieds, ils ne demandent plus à monter. Ce qui les aurait placés sur la trajectoire de l'Iliouchine. Ensuite, Peter Chepard, analyse l'enregistreur de paramètres pour vérifier que le 747 a bien respecté les instructions. «L'enregistreur de l'appareil saoudien a montré que l'altitude avait été normale pendant la montée», explique l'expert. Les pilotes se sont ensuite mis en palier à 14 108 pieds. Nettement dans les limites de leur couloir de sécurité. «L'avion s'est mis en palier à l'altitude demandé : 14 000 pieds, et il est resté à ce niveau de vol», explique-t-il encore. «Les pilotes saoudiens ont suivi à la lettre les instructions du contrôleur aérien. Ce que confirme le collationnement», rapporte un autre expert. L'aiguilleur du ciel, Vickey Louta, voulait que les deux appareils soient à des altitudes distantes de 1 000 pieds. Le 747 devant être en dessous de l'Iliouchine. Puisque les pilotes saoudiens ont suivi ses instructions, ce sont vraisemblablement leurs homologues Kazakhs qui n'étaient pas à leur place. Et effectivement en analysant les renseignements de l'enregistreur de paramètres de l'Iliouchine, les techniciens constatent qu'ils volaient nettement en dessous des 15 000 pieds auxquels ils devaient se maintenir. (A suivre...)