Résumé de la 1re partie ■ Ce soir du 12 novembre 1996 le contrôleur du ciel Vickey Louta s'occupe de cinq vols. Certains sont des départs, d'autres des arrivées. Il doit veiller à ce que ces avions soient assez éloignés les uns des autres pour des raisons de sécurité. Mais ils doivent être suffisamment proches pour ne pas provoquer de retard. «On se coordonne en permanence avec la tour de contrôle qui gère le trafic au sol. Elle prévient le contrôleur d'approche que tel avion est prêt et qu'on peut le caser entre deux vols. C'était comme ça qu'on travaillait à l'époque», rapporte l'aiguilleur du ciel Vickey Louta. Ce soir là un avion de transport de l'armée américaine se présente pour atterrir. Même s'il s'agit d'un vol militaire, il est sous la responsabilité de l'aiguilleur du ciel Vickey Louta. «On a dû avoir trois ou quatre échanges avec le contrôleur. Il a vérifié notre altitude et nous a informé de l'état du trafic dans les environs», rapporte un des pilotes. «Saoudi 763. Approchons du niveau de vol .0.0.1», dit le commandant. «Compris. Montez au 1.4.0.». Le vol 763 atteint le niveau qui lui a été assigné 14 000 pieds. Et le copilote demande à monter plus haut. «Maintenez-vous à 1.4.0. Je vous rappelle quand vous serez plus haut», dit le contrôleur. Pour coordonner le trafic Vickey Louta demande au vol 763 d'arrêter de monter. Il surveille un autre avion qui vole vers l'est pour se poser à l'aéroport Indira-Gandhi. Un vol Kazakhstan Airlines. L'Iliouchine IL 76, un énorme avion de fabrication soviétique et conçu pour les forces armées. Mais sa version modifiée est utilisée par des compagnies civiles. Vickey Louta veut le faire passer par dessus le vol 763, avant de le laisser atterrir. Ensuite il autorisera le 747 à reprendre sa montée. «Ils devaient se croiser avec une marge de 1 000 pieds». Vickey Louta ne veut pas que l'équipage Kazakh soit surpris de voir arriver le 747 saoudien. Les avions n'ayant pas de radar pour détecter les autres appareils, les pilotes ont besoin que les contrôleurs leurs signalent leur présence. Tous les pilotes caléssur leur radio d'approche entendent les conversations avec le sol. «On était en vol à vue et on essayait de savoir par radio où étaient les autres et où ils allaient». Soudain une terrible explosion déchire le ciel. «Tout à coup, par la vitre, côté droit, j'ai vu un nuage s'allumer», dit le commandant. (A suivre...)