Résumé de la 10e partie ■ En exploitant des renseignements comme la vitesse et le taux de descente, Peter Chepard constate que l'avion procédait à une approche tout à fait régulière. Il conclut que les capteurs étaient défectueux. Les enquêteurs peuvent désormais rejeter les turbulences comme ayant été un des facteurs de la collision. «Il n'y a pas eu de descente brusque», ajoute l'expert. En examinant le livret d'entretien, les enquêteurs découvrent que les altimètres de l'avion Kazakh, fonctionnaient convenablement. Ils ont conclu que la différence d'affichage des deux appareils est la conséquence et non la cause de l'accident. Pour comprendre pourquoi l'Iliouchine a continué à descendre après avoir reçu l'ordre de se maintenir à son niveau de vol, les enquêteurs analysent l'enregistreur phonique. L'enregistrement commence bien avant l'accident. Et au départ rien n'indique qu'il y ait le moindre problème. L'IL 76 étant un avion militaire modifié, il a pour caractéristique d'avoir un poste d'opérateur radio dans le cockpit. C'est Igor Rep qui s'occupe des communications du vol. «L'avion arrivant à l'aéroport, Igor Rep contacte le contrôle d'approche». «J'ai dis au pilote de descendre, puis de se maintenir au niveau de vol 1.5.0. Soit 15 000 pieds», explique-t-il. «Mille pieds de séparation verticale, c'est suffisant. Et c'est ce qui était accordé aux deux avions», ajoute Igor Rep». «L'opérateur Kazakh a déclaré – atteignons le 1.5.0». Une minute avant l'impact : à cet instant, l'avion Kazakh semble être à sa place. C'est à dire 1 000 pieds au dessus du vol 763. Mais au lieu de se mettre en palier, l'Iliouchine a continué à perdre de l'altitude. «C'est là que les ennuis commencent», explique Igor Rep. En comparant les données des deux enregistreurs, les enquêteurs remarquent quelque chose de troublant. Quand Igor Rep annonce que l'avion est à 15 000 pieds, il est en fait 1 000 pieds plus haut. Comment a-t-il pu commettre une erreur aussi énorme ? Pourquoi annoncer que l'avion était à 15 000 pieds s'il était en fait à 16 000 pieds ? Les enquêteurs s'intéressent alors à la disposition du poste de pilotage. «L'opérateur radio n'a pas d'altimètre indépendant. Il y a deux altimètres gradués en mètres. Un devant chaque pilote. Pour les voir, l'opérateur radio a juste à tourner la tête», explique l'expert. Quelle qu'en soit la raison, Igor Rep, se trompe en lisant l'altitude de l'avion et il est le seul à être en contact avec le sol. (A suivre...)