Résumé de la 7e partie - Après plusieurs jours de recherches, un navire repère, enfin, le signal émis par les boîtes noires. Un robot est envoyé à plus de 1 000 mètres de profondeurs pour les récupérer... Mais rien n'est encore joué. Pour les experts ce n'est là que le début d'une autre étape qui s'annonce laborieuse vu l'état des deux enregistreurs (paramètres et phoniques). «Pour reconstituer le vol, nous avons créé une animation graphique s'inspirant des données de l'enregistreur des paramètres.» Le résultat est hélas très clair. Peu après le décollage, l'avion commence à virer sur la gauche comme prévu, mais très vite il se met à tourner de l'autre côté. L'enregistreur phonique montre que ce virage surprend le commandant. «Tournez à droite», lance le copilote. «Comment ça à droite ?», répond le commandant. «L'analyse de l'enregistreur phonique a indiqué que le pilote se heurtait à quelque chose d'anormal. À un problème qu'il ne comprenait pas», indique un spécialiste. Les enquêteurs passent les données au peigne fin pour trouver une explication au comportement de l'avion. Un problème mécanique a-t-il pu faire dévier le vol ? L'enregistrement démontre l'existence d'un problème de décollage. Le commandant et un ingénieur-mécanicien discutent d'un mauvais fonctionnement d'origine électrique. Mais il est impossible de définir la nature exacte du problème. «On n'a pas de certitudes sur le dispositif qui est visé par le commandant de bord et l'ingénieur-mécanicien lorsqu'ils discutent d'un dispositif défaillant», affirme l'expert. «On n'a pas remonté suffisamment de pièces du fond de l'eau pour pouvoir le dire», ajoute-t-il. Et par malheur, l'ingénieur-mécanicien est resté à bord du vol. «Au vu des données de l'enregistreur des données du vol, nous pensons qu'il est très possible que l'avion ait eu tendance à tourner sur la droite de lui-même», confie l'expert. Que s'est-il dont passé ? Une enquête minutieuse sur un accident de ce genre peut prendre des années. Et celle du vol 604 pose des difficultés uniques dans le genre. «Le problème c'est qu'une enquête prend beaucoup de temps. Et mobilise énormément de ressources surtout quand on ne peut examiner les preuves. Il faut être absolument sur des faits et des circonstances avant de publier le moindre renseignement. Ajouté aux difficultés techniques, c'est une autre épreuve qui attend les enquêteurs déjà empêtrés dans une situation qui semble insoluble : les familles et proches des victimes qui réclament des résultats et une explication à cette tragédie... (A suivre...)