Initiative ■ Une nouvelle opération de destruction de plus d'un million de supports contrefaits va être réalisée aujourd'hui au Palais de la culture. L'information a été donnée, hier, par le directeur général de l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (ONDA), Sami Bencheikh El-Hocine, lors d'une conférence qui a eu lieu au centre culturel de la Radio nationale. Lors de cette rencontre, organisée dans le cadre de l'opération de destruction de plus d'un million de supports (CD, cassettes, DVD, MP3, DVX...) illicites contenant des œuvres piratées, saisies au cours d'opérations de contrôle du marché de l'édition, Sami Bencheikh El-Hocine a réitéré sa détermination d'endiguer le phénomène du piratage en Algérie. En effet, c'est la deuxième opération «destruction» de supports contrefaits qui va se dérouler aujourd'hui au Palais de la culture (Kouba), avec comme slogan «Attention ! L'art est en danger. Halte au piratage». La première du genre s'est déroulée en 2012, où environ un million de supports ont été saisis, ce qui représente l'équivalent, dira Sami Bencheikh El-Hocine, de neuf années de travail. Cette année, ce chiffre a été atteint en l'espace d'un an seulement.Pour ce faire, le conférencier a soulevé deux stratégies pour endiguer le piratage. «D'abord, la sensibilisation des jeunes par l'éducation dans les collèges et lycées. Ensuite, en impliquant tous les services de sécurité en mettant en place des protocoles de sécurité sans oublier des agents de renseignements à même de surveiller de près chaque camion de revendeurs de CD qui sort, notamment», a-t-il souligné. Il a, en outre, expliqué qu'une instruction «ferme» a été envoyée au Premier ministre afin de mettre fin au piratage des logiciels, notamment de Microsoft qui polluent les différentes institutions de l'Etat, incitant celui-ci à un grand dérapage et manquement au respect des droits des auteurs. «Il faut s'assurer que tous les logiciels soient des originaux», a-t-il fait remarquer. Pour freiner la menace de piratage informatique, l'Algérie, rappelons-le, s'était engagée en février dernier dans un mémorandum à collaborer avec des organismes nationaux à savoir Microsoft Algérie à lutte contre le piratage de logiciels. Les copies des œuvres falsifiées ont été saisies au cours de missions de contrôle auprès du marché de l'édition. Selon la direction de l'ONDA, cette saisie des œuvres contrefaites est le résultat d'opérations de contrôle sur le terrain, menées par les agents formés contre la lutte des piratages des œuvres culturelles et artistiques, escortés par un élément de la DGSN. A cet égard, il faut savoir que la DGSN est partie prenante dans les missions de saisie d'œuvres piratées. L'ONDA s'est donné donc de gros moyens : pas moins de 14 agences régionales travaillent en étroite collaboration avec l'établissement en plus de la DGSN, la gendarmerie et la douane pour lutter contre le piratage et la contrefaçon. Sami Bencheikh El-Hocine a rappelé que «le taux de redevances des radios est passé de 2% à 5%» et «il sera augmenté encore l'an prochain à 6%». Aussi, il a invité les chaînes de télé privées à s'assurer de leur devoir. L'intervenant a, en plus, déclaré que les discothèques versent à l'ONDA 7,5% de leurs bénéfices. Ce dernier a ensuite expliqué que l'ONDA ne se contente pas de garantir les droits d'auteur en empochant les redevances, mais aussi de financer des projets artistiques : «Il nous arrive même de sponsoriser les artistes, notamment 22 albums cette année», a-t-il déclaré. Sami Bencheikh El-Hocine a déclaré, par ailleurs, que l'ONDA va signer aujourd'hui un contrat de convention avec Mobilis concernant les sonneries. Il a indiqué que cela se fera bientôt avec Google pour payer les redevances des clips qui passent sur YouTube. En dépit de la juridiction algérienne, qui s'est engagée à punir les contrevenants des œuvres immatérielles, le piratage dans notre pays demeure un fléau. D'ailleurs, selon des statistiques internationales, l'Algérie fait partie des pays où la contrefaçon est plus que répandue. Pour rappel, la première opération de destruction d'œuvres intellectuelles a été évaluée à 60 millions de dinars. C'est en 1987 que l'Algérie a émis le vœu d'adhésion auprès du Gatt, aujourd'hui OMC, cependant les négociations réelles d'accession à cet organisme ont pris effet en 2001.