Un nouveau décret qui sera examiné la semaine prochaine par le gouvernement, permettra au ministère de l'Habitat de retirer les projets de logements aux promoteurs privés, en cas de défaillance ou de dépassements. Ces derniers sont très souvent responsables de manquements, dont, en particulier, les retards. Le gouvernement examinera en effet, mercredi prochain un nouveau décret instituant «le droit du ministère de l'Habitat de remplacer les promoteurs immobiliers privés» défaillants dans les projets de logements sociaux participatifs (LSP). C'est ce qu'a réaffirmé ce jeudi matin le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville. «En cas d'impossibilité d'achèvement par le promoteur privé, nous userons de notre droit de subrogation pour achever les projets de logements sur les crédits du Fonds de garantie et de caution mutuelle de la promotion immobilière (FGCMPI)», a affirmé Abdelmadjid Tebboune qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Ce décret permettra au ministère de l'Habitat, au nom de l'Etat, de retirer les projets de logements aux promoteurs privés, en cas de défaillance ou de dépassement, et de pendre en charge par la suite ces projets à l'arrêt, selon les explications du ministre. En outre, les agréments seront retirés aux promoteurs défaillants qui seront également «black listés» sur le fichier national des entrepreneurs et interdits, par conséquent, de prendre en charge de nouveaux projets dans le cadre des programmes publics du logement. Cette décision constitue une «assurance» pour les souscripteurs aux promotions immobilières dans le cadre de la formule LSP, a-t-il précisé. Par ailleurs, M. Tebboune a indiqué que son département ministériel a procédé récemment à la convocation des promoteurs privés qui réalisent des projets LSP pour faire le point sur l'état d'avancement de leurs chantiers et les entraves rencontrées. Ces décisions consacrent «le rôle de l'Etat en tant que régulateur du marché immobilier», a souligné le ministre. Le programme LSP consiste en la réalisation de logements par des promoteurs, souvent privés, conformément à des spécifications techniques et des conditions financières définies par l'Etat. Ce segment est destiné aux citoyens à revenus moyens. Réagissant à certaines déclarations faites ici et là s'agissant de la «guerre des chiffres» du département de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune a affirmé : «Nos chiffres sont réels et vérifiables. Ce n'est pas de la prose ni encore moins de la philosophie. La population en est témoin. Je ne réponds à personne et je m'en tiens à mon travail», a-t-il insisté. «On ne peut pas mentir à tout le monde tout le temps», a-t-il dit reprenant un dicton de Mao. Le ministre a enfin assuré que 693 000 logements ont été distribués ces cinq dernières années, soit 65% du quinquennal «atteint». Les entreprises étrangères : un «apport supplémentaire» Abordant le volet «chantier», le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville a rappelé que les entreprises étrangères du bâtiment sont un ajout indispensable, un apport supplémentaire dans les moyens de réalisation «visant à rattraper le retard connu dans ce secteur et entamer le prochain quinquennal essentiellement avec nos moyens mais nos moyens améliorés et surtout industrialisés». «Notre ambition c'est de faire arriver les moyens nationaux de réalisation à 120 000 logements/an». Actuellement sur 6 989 entreprises activant dans le secteur, nous avons 6 937 entreprises nationales dont une quinzaine sont de la trempe de Cosider. Seulement 24 entreprises sont étrangères et 28 autres entreprises algériennes du secteur public. Autrement dit, tout repose sur le privé algérien que nous accompagnons», a-t-il dit estimant que l'objectif est le même. L'intervenant s'est en outre montré «intransigeant» concernant les délais.