Nos frontières sont-elles devenues des passoires? On est en droit de s'interroger sérieusement sur ce point. Au vu de la contrebande de carburant, toutes qualités confondues, et celle de la drogue qui semblent s'accroître sensiblement selon les chiffres communiqués par la Gendarmerie nationale, il y a lieu de s'inquiéter. Malgré les efforts humains et matériels déployés par ces services de sécurité, qui sont en alerte «permanente», plus de 77 kg de kif traité rejetés par la mer ont été découverts et saisis par les services de sécurité de la wilaya de Aïn Témouchent, ont informé hier les cellules de communication de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté de wilaya. Les éléments de ces corps constitués ont saisi en premier 25 kg de stupéfiants au niveau de la plage de «Rachegoune-deux», relevant de la commune de Oualhaça. 45 kg de kif traité ont été ensuite récupérés au niveau de la plage de Sbiâât, dans la commune de Bouzedjar, portant les mêmes signes que les 26 quintaux de stupéfiants découverts lundi, a précisé la même source. Pour leur part, les éléments de la brigade de lutte contre les stupéfiants de la police judiciaire de Aïn Témouchent ont saisi 7,300 kg de résine de cannabis rejetés par la mer sur la plage de Bouzedjar. Cette marchandise prohibée était répartie en sept colis contenant 10 plaquettes chacun. Selon un décompte récapitulant les chiffres transmis dans les communiqués émanant du commandement de la Gendarmerie nationale, des saisies importantes de kif traité ont été effectuées durant cette première quinzaine d'avril. Ainsi, ce sont près de trois tonnes de drogue qui ont été déjà saisies, plus exactement 2793,5 kg, auxquels il faut ajouter la saisie d'hier, soit un total de 28.028 kg. Par comparaison, au cours du mois de mars dernier, un «petit» cumul de 23,238 kg de kif a été saisi. Par ailleurs, et pour les deux seules journées du 31 mars dernier et du 1er avril courant, 8940 litres de carburant et 105 litres d'huile de moteur ont été saisis. Ces mêmes informations font état aussi de la récupération durant les 11, 12 et 13 avril, de trois saisies non négligeables atteignant respectivement 5 580, 5 970 et 2 808 litres de carburant, soit un total de 23 298 litres pour ces premiers jours d'avril. Même constat pour le trafic de carburants, qui passe de 23.298 litres saisis en mars à (déjà) 27.978 litres pour les deux premières décades du mois courant. Ces saisies en augmentation constante sont pour le moins inquiétantes. Les trafiquants deviennent en effet de plus en plus aguerris et redoublent d'ingéniosité pour traverser les frontières du pays, à l'ouest, à l'est et au sud. Ne sont apparemment quelque peu épargnées que les frontières du littoral où les ports et aéroports font l'objet de contrôles rigoureux qui sont, il faut le reconnaître, très étanches et efficaces à ce niveau.