Sortie ■ Le président candidat s'est exprimé pour la deuxième fois de suite en l'espace de 48 heures sur le déroulement de la campagne électorale. «La campagne électorale prendra fin aujourd'hui (ndlr, hier à minuit), mais à quel prix ! Il y a eu des appels à la fitna, à l'intervention étrangère et des menaces», a déclaré, hier, le chef de l'Etat lors de l'audience accordée à l'envoyé spécial des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi. «C'est cela la démocratie ?», s'est-il interrogé, relevant que la démocratie algérienne était d'un genre particulier. «S'agit-il d'une fitna, d'une révolution ou d'un printemps ?», s'est demandé le président de la République avant d'ajouter : «Est-ce que cela est dans l'intérêt des peuples ?». Des extraits ont été diffusés au journal de 20h de la Télévision nationale et repris par la chaîne III de la Radio nationale dans son journal de ce lundi matin. Le président de la République s'exprimait d'une voix peu audible. Les images diffusées la veille par la télévision, ont montré le Président debout se préparant à serrer la main du ministre espagnole des Affaires étrangères avant de s'asseoir lentement. Lors de cette audience, Bouteflika a fustigé les dépassements ayant entaché le déroulement de la campagne électorale pour le scrutin présidentiel de jeudi prochain, 17 avril. «A certains moments, elle a manqué d'élégance. Il y a des appels à la violence et des comportements peu orthodoxes et anti-démocratiques», a déclaré le chef de l'Etat lors de l'audience qu'il a accordée à José Manuel Garcia-Margallo y Marfil. «Qu'un candidat vienne à menacer les walis et les autorités de faire attention à nos familles et à nos enfants en cas de fraude, cela veut dire quoi», s'est interrogé le président de la République, affirmant qu'il s'agit là «de terrorisme à travers la télévision». Ce sont donc les dernières dérives de cette campagne qui ont poussé le chef de l'Etat à sortir de ses gonds et à rompre le silence où il s'était confiné jusqu'à présent. Ses propos et son état physiques tels que rapportés et montrés par les médias publics, sont largement commentés par l'opinion publique qui scrute le moindre détail susceptible d'indiquer une amélioration de la santé du Président. Hier, Lakhdar Brahimi a affirmé avoir constaté une «nette amélioration de l'état de santé de M. Bouteflika».