Résumé de la 1re partie Italie, jeudi 25 janvier 1962, à 16h. Un gangster voit deux policiers venus pour l?arrêter. Les deux inspecteurs fouillent l'appartement. Ils découpent les fauteuils, le canapé, regardent sous la baignoire, plongent la main dans la chasse d'eau... Rien. Pas le moindre sachet d'héroïne. «Je vous l'avais dit, vous perdez votre temps... Je l?ai dit aux journalistes, et votre commissaire Giordano ne veut pas le croire et le juge Petuso, lui non plus, n'a pas voulu le croire ! Pourtant il a bien été obligé de m'acquitter, ça fait trois ans ! Mais vous ne pouvez pas l'admettre, hein ? L'ennui, avec ma réputation, c'est que si quelque part dans le monde un type se rend malade avec des spaghettis aux fruits de mer, on dit que c'est moi qui ai vendu les moules. ? D'accord, Salvatore... Excusez-nous pour cette fois. Nous savons ce que vous avez fait pour le monde libre. Vous méritez bien votre prénom... Vous aurez sauvé des milliers d'Américains, et des Italiens aussi, sûrement... Vous ne voudrez jamais l?avouer, mais tout le monde le sait... Que voulez-vous, c?est le commissaire : il croit que vous êtes encore l?un des maillons de la drogue dans le monde... A vous revoir, Salvatore... Tiens, vous avez reçu un télégramme ? Qu'est-ce qu'il dit ? Vous permettez ?? ?Arriverai vendredi au lieu de samedi. Amitiés. Martin?... Qui c'est, ce Martin ? ? Figure-toi, petit, que c'est Martin Gosch, producteur de Hollywood ! Il vient pour faire un film sur ma vie ! Ce n'est sûrement pas sur la tienne, petit, qu'on fera un film ! Et même si tu m'arrêtes ! Réfléchis un peu, tu crois que je laisserais faire un film sur moi, si je dirigeais encore un gang ? ? Il faudrait d'abord voir si ce Martin est bien producteur de cinéma. ? Ecoute, si tu ne me crois pas, vendredi c'est demain. Tu n'as qu'à venir à l'aéroport... L'avion arrive à dix-sept heures.» En disant cela, Salvatore ne sait probablement pas encore, qu'en fait, il prononce l'heure de sa mort. Si l'idée lui en vient, ce sera peut-être plus tard, dans la nuit. Ou peut-être au dernier moment : le lendemain, juste avant l'atterrissage de l'avion. A 16h 55. A moins qu'il ne se soit douté de rien, jusqu'à la dernière seconde... Pour l'instant, les deux jeunes inspecteurs quittent poliment Salvatore et vont faire leur rapport au commissaire Giordano. Le commissaire bondit ! Il décroche son téléphone et dit : «Je veux ?la toile d'araignée? sur le 201 de la via Parco Ricci. Vous m'avez compris ? Il ne doit ni téléphoner, ni télégraphier, ni rencontrer quelqu'un qui puisse le faire pour lui ! Vous ne le quittez pas d'une semelle ! Même s'il va aux toilettes ! C'est clair ? Exécution immédiate !» Le commissaire Enrico Giordano raccroche, regarde pensivement les deux jeunes inspecteurs et leur dit : «Mes enfants, vous avez peut-être mis dans le mille ! ? Pourquoi ? Ce Martin Gosch, ce n'est pas un producteur de cinéma ? ? Si, si... C'est même un producteur connu de Hollywood... Et il va peut-être même vraiment tourner un film sur la vie de notre homme... Seulement voilà, on peut très bien être producteur de cinéma et être en même temps membre de la Maffia... Ou du moins ?honorable correspondant?... Et c'est justement ce que soupçonne le FBI à propos de Martin Gosch ! Mais jusqu'à présent, on n'a rien pu prouver. Alors, vous vous rendez compte ? Tourner un film sur la vie de Salvatore ! Quelle formidable couverture. Il vous l'a dit lui-même ! ? Comment ça ? ?Il vous a dit : ?Vous vous figurez que je laisserais tourner un film sur moi, si je dirigeais encore un gang ?? Mais c'est sûrement là l'astuce ! Comment imaginer qu'un gangster célèbre accepte de voir filmer sa vie, à moins qu'il n'ait pris sa retraite ! Mais réfléchissez un peu : tous ces voyages d'Américains jusqu'à Naples que ça va justifier ! Le producteur, les scénaristes... Tous des gens insoupçonnables. Qu'on ne pense pas à fouiller ! Si ça se trouve, Martin Gosch aura de la drogue sur lui, demain. C'est pour ça qu'il ne faut pas qu'il soit prévenu !» (à suivre...)