Initiative ■ De jeunes internautes de la wilaya de Tizi Ouzou ont entrepris de donner rendez-vous, le 1er mai prochain, à toutes les femmes voulant honorer la robe kabyle dans toute sa beauté à la place de l'olivier à l'entrée ouest de la capitale du Djurdjura. Depuis les temps les plus reculés, les femmes kabyles, ces dépositaires de la mémoire et des traditions, ont porté la robe kabyle qui a toujours été pour elles une identité, une façon d'être et de vivre. Cet habit de la femme kabyle a su résister à tous les aléas, aux nouvelles technologies introduites dans le monde du tissage et de la confection, qui ont, au contraire, conduit à son émancipation et à sa diversification, avec de nouvelles découpes faisant un nouveau style appelé communément «la robe kabyle moderne» en contraste avec l'ancien modèle, ou encore la robe berbère avec ses broderies à la main ou industrielles... Malgré toutes ces innovations, cette robe a gardé son authenticité et toute sa grandeur. Avec ses couleurs vives et chatoyantes, cet habit fait briller la femme de mille feux. Chaque région de Kabylie se singularise par sa robe kabyle typique, la robe d'Iâzzugen (Azazga), d'Ath Aïssi, d'Ath Ouacifs, la robe d'Iflissen... Toutefois c'est celle de Ouadhia, «taqendourt Iwadiyen», qui se présente avec beaucoup de dentelles, de multiples couleurs avec son corset rond, qui reste la plus prisée. Le costume traditionnel se compose en réalité de cinq pièces dont la robe elle-même qui est l'élément principal et qui se singularise avec un col arrondi à volants et de longues manches. Elle est garnie au niveau de la poitrine de motifs brodés en zigzag et de bouclettes (dentelles kabyles) de plusieurs couleurs, la «foudha», que l'on noue autour de la taille, la ceinture, et la coiffe est composée d'un foulard carré, décoré de motifs floraux et plié en triangle sur la nuque avant d'être noué par les extrémités au-dessus du front. Et c'est pour faire honneur à ce legs ancestral que les femmes kabyles sont appelées à se présenter avec leurs plus belles robes, vers 10 heures du matin. Sur les réseaux sociaux, cette initiative semble connaître une forte adhésion et les internautes se chargent de diffuser l'information, plus particulièrement à travers le réseau de socialisation facebook, devenu un vrai phénomène social. La jeune génération est appelée à adhérer massivement à cette manifestation pour rendre hommage à cette tenue vestimentaire portée par leurs aïeules, qui désormais ne se voit que sur les vieilles femmes, et n'est portée par les jeunes filles que durant les fêtes de mariage. Des invitations postées par un compte qui se fait appeler «Algérien et Algérienne» invite «toutes les régions d'Algérie à venir à Tizi Ouzou pour fêter des traditions nationales, un vêtement symbole de tout un peuple». Le message ajoute : «Le 1er mai, c'est vous les stars. Le 1er mai, on va danser, chanter, crier, s'amuser et être fier de nos coutumes, de nos valeurs, d'être Algériens». Cette idée est certainement venue après l'organisation de la journée du «Hayek» qui s'est tenue dans les rues d'Alger il y a quelques jours et qui a connu un franc succès.