Autrefois cloisonnée dans les régions et villages de Kabylie, la robe connaît un succès probant. Non seulement les mariées, mais même les femmes et jeunes filles de toutes les wilayas du pays ou presque, ont adopté cette tenue qui revêt un cachet spécial avec la «foudha», le pagne en soie. Les robes kabyles «takssiwt» ou «takendourt», longues, parées de galons en couleurs, dorés ou argentés rehaussant le buste, les manches et le bas sont également sujettes à un nouveau regard des couturières. Elle est sortie de sa forme initiale classique un peu désuète. Repensée dans de nouveaux styles, découpes tendance, revalorisée également par la broderie berbère et étoffes nobles, c'est une tenue qui va s'affirmant. Son succès est rehaussé par des parures en argent massif, elles-mêmes embellies d'émaux et de cabochons en corail. Farida, couturière spécialisée dans sa gamme de créations, réalise des robes kabyles pouvant dépasser les 2 millions de centimes. Dans son atelier situé dans un espace commercial, une robe de mariée, style berbère, de couleur blanche avec burnous sont en préparation : «les deux pièces dépassent les 3 millions de centimes. Elles nécessitent des heures de travail d'aiguille pendant trois à quatre mois. Deux à trois personnes la prennent en charge pour les ornements qui exigent minutie et doigté. De plus, on opte maintenant pour des étoffes plus chères et de belle qualité.» Une autre spécialiste de la robe kabyle : Dahbia. Elle travaille chez elle et sa clientèle est triée sur le volet. Professionnelle depuis son plus jeune âge, Dahbia a fidélisé ses clientes par un travail de qualité, celles qui restent encore attachées au style classique. «Je confectionne la vraie tenue kabyle avec les galons en zigzag et la ganse en couleurs et «la foudha» qui ne peut se soustraire à la robe. Le coût de mes modèles peut atteindre les 4 000 dinars ou plus», explique-t-elle, tout en ajoutant : «Dieu merci, Il y a encore des adeptes du modèle traditionnel.»