La maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou a abrité mardi 18 mai la première édition du Rendez-vous de la robe kabyle. Trois couturières connues ont participé à cette rencontre, organisée par Kabylie Magazine et Ray May, sous la direction de Mme Feriel. Il s'agit de Mme Allili venue d'Akbou (Béjaïa), de Mme Rebrab Taous de Beni Douala et Mme Meriane de Tizi Ouzou. Coiffés par Nass coiffure, Miya l'élégance sous la férule de Mme Leffad, les mannequins ont défilé avec de nouveaux modèles 2010, sous les belles mélodies du Dj King. La première collection présentée est l'œuvre de Mme Allili née Bouda Hafsa, gérante de la maison de couture Finesse (spécialité traditionnelle) d'Akbou. La styliste a fait découvrir au nombreux public présent des modèles de taksiwt « new -look », s'inspirant d'autres créations comme cette tesdira de la mariée (robe de la mariée). Une création modernisée bien de chez nous qui n'a rien à envier aux opulentes tenues chèrement payées par les nouvelles mariées. Née d'un amour pour la culture orientale, les créations de la maison de couture Finesse sont toutes empreintes de la magie et des mystères de l'Orient. On retrouve dans son toucher les trésors du Maghreb et du Moyen-Orient dans un style riche. Une élégance naturelle qui à travers ses costumes redonnent vie à la tradition. « Je ne peux pas faire uniquement dans le traditionnel, ma collection se base sur des mousselines et de la soie. La tendance de la couleur est le noir, cela par rapport au printemps noir de Kabylie avec une touche berbère qui est dans les zigzags et broderies sans oublier la tenue chaouie et la robe blanche berbère avec le foulard symbole de l'identité de la Kabylie », explique Mme Allili Bouda Hafsa. Les autres tenues, aussi belles les unes que les autres, proposées par les participantes ont fait l'objet de créativité dans la façon d'apposer les dentelles ou lahwachi mais toujours assorties à l'inséparable fouta. Une belle occasion en tout cas pour les couturières de faire connaître leurs produits. « C'est aussi une occasion d'aider ces artisanes à sortir de l'ombre. Elles sont marginalisées par les commerçants et autres vendeurs de robes », dira Mme Feriel, organisatrice de cette rencontre. Elle ajoutera : « Notre objectif est d'aller à la source, côté commercial. Nous voulons aussi à travers ce défilé de mode dire que la robe kabyle n'est pas aussi chère que cela (…) Mon souhait est que ce rendez- vous devienne un festival pas uniquement à Tizi Ouzou mais dans les 48 wilayas du pays pour en faire un rendez-vous de la robe traditionnelle algérienne. A l'occasion de Miss Kabylie, que nous organisons chaque année à Tizi Ouzou, j'ai eu à découvrir des couturières de talent qui méritent d'être orientées et encouragées. Je leur fait appel, nous sommes là pour les aider et faire valoriser leur travail ». A travers cette rencontre, les organisateurs visent aussi la promotion de l'indémodable robe kabyle, faite par des mains expertes, pour qu'elle soit portée chargée de bijoux lors des fêtes ou plus modeste pour tous les jours.