Résolution ■ L'Assemblée nationale malienne a invité, hier, «les pays amis» du Mali à ne plus aider la rébellion targuie du MNLA... Bamako accuse ce mouvement d'exactions dans le nord du pays, notamment à Kidal où des combats meurtriers avaient eu lieu en début de semaine. Dans une résolution adoptée par 133 députés présents, l'Assemblée nationale «condamne avec la dernière vigueur les attaques, enlèvements et assassinats perpétrés par le MNLA et ses alliés terroristes» le 17 mai à Kidal, un fief des rebelles touareg qui la contrôlent en partie. Estimant que ce mouvement rebelle «jouit d'une certaine audience» à l'étranger, le parlement «invite les pays amis à suspendre toute assistance médiatique, consulaire et diplomatique au MNLA», selon le texte de la résolution. Il «se réserve le droit de créer une commission d'enquête parlementaire sur les atrocités commises par le MNLA et ses acolytes». Dans sa résolution, l'Assemblée nationale évoque «la connivence de plus en plus étroite entre le MNLA et les mouvements terroristes», citant des groupes jihadistes ayant occupé le nord du pays pendant près de dix mois entre 2012 et début 2013. Ces derniers jours, plusieurs autorités maliennes dont le président Ibrahim Boubacar Keïta et le Premier ministre Moussa Mara, ont accusé les rebelles touaregs d'avoir agi à Kidal lors des dernières violences. Selon Bamako, 36 personnes dont des responsables locaux et huit militaires ont été tués lors des combats qui se sont déroulés alors que le Premier ministre Moussa Mara était en visite dans la ville. Deux Casques bleus et 20 policiers de l'ONU ont aussi été blessés. «Kidal a toujours été et demeurera partie intégrante de la République du Mali, il n'y a aucune raison que les plus hautes autorités ne puissent s'y rendre», avait insisté hier, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, au cours d'une session du Conseil de sécurité de l'ONU. Ces accusations ont été démenties durant cette même journée, par un responsable du MNLA, Moussa Ag Acharatoumane, lors d'une visite à la communauté catholique de Sant'Egidio à Rome. Il a soutenu que son mouvement n'avait pas effectué d'exécutions, assurant que ceux qui sont morts l'ont été «dans les affrontements». Selon la mission de l'ONU au Mali (Minusma) et le gouvernement malien, six responsables de l'Etat et deux civils ont été assassinés au gouvernorat de Kidal le 17 mai. Le bâtiment a ensuite été occupé par des groupes armés, dont le MNLA, qui ont affronté les soldats et enlevé une trentaine de fonctionnaires. Ces derniers ont été libérés lundi à la suite d'une médiation de la mission onusienne.