Débats ■ Les professionnels de la pêche exposent certaines contraintes ayant trait, entre autres, à la gestion des ports et abris de pêche ainsi que l'absence de projets d'investissements dans ces structures. Le bilan a été exposé, hier, par le représentant de la Chambre algérienne de pêche et d'aquaculture, Salah Boudjellida, lors de la session d'évaluation de la mise en œuvre de la feuille de route de la stratégie de pêche 2012-2014 (SRAT E- SAID) tenue à l'Ecole nationale supérieure maritime (ENSM) de Bou Ismail (Tipasa). Bien que la flottille de pêche ait doublé, le bilan fait état du recul de la production de poisson. En outre, la flottille de pêche est vieille et ne répond plus aux normes de sécurité ni de santé «il faudrait permettre aux pêcheurs de la moderniser via des prêts bancaires et le soutien de l'Etat à l'investissement en pêche et aquaculture, le soutien de l'initiative de création d'entreprises de gestion des pêcheries ainsi que la coopération étrangère», a revendiqué Boudjellida. Sur ce dernier point, le même responsable a appelé à l'encouragement de la coopération intersectorielle (ministères, gardes-côtes...) et avec les pêcheurs de la Rive de la Méditerranée en exploitant aussi les 5 permis de pêche accordés par La Mauritanie. Les professionnels de la pêche revendiquent aussi la réouverture de l'exploitation du corail interdite par le décret 01-56 daté du 15 février 2001 et la reprise de travail des plongeurs ayant beaucoup souffert. Sur ce point, le département de Ferroukhi cite dans son bilan le projet du décret exécutif qui est actuellement sur la table du Gouvernement pour la création d'une agence nationale d'exploitation du corail. Les professionnels revendiquent aussi la concrétisation du dossier de la couverture sociale qui est en cours de discussion entre les ministères de la Pêche et de l'Emploi. Qualifié de positif, le bilan de E-Said dans l'aquaculture table déjà sur la production de 80 tonnes de poisson à l'horizon 2020, la réalisation de 177 nouveaux projets à l'horizon 2020 et la création de 7 710 postes de travail directs. Pour sa part, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, estime que les professionnels, au nombre de 70 000, sont mieux protégés sur le plan social «y compris la stabilité qu'on essaie de créer pour les professionnels de la commercialisation (mandataires...). Nous avons également des mécanismes d'accompagnement mieux adaptés et un programme en cours de mise en place pour toucher tous les aspects négatifs constatés, pour l'amélioration des conditions de pratique. Sur cette base nous réunirons les conditions pour construire le nouveau quinquennal d'une manière plus efficace» a-t-il déclaré à la presse. Avec ces programmes ambitieux, la flottille de pêche sera-t-elle classée dans la case des Pme ? Et le prix du poisson sera-t-il revu à la baisse ?