Empêchement ■ Le foncier agricole continue de constituer un frein à la venue des investisseurs étrangers, notamment américains. «Le climat des affaires et le foncier agricole posent problème pour les investisseurs américains, en dépit de toutes les facilités accordées par les pouvoirs en la matière», a déploré, hier, le président du Conseil d'affaire algéro-américain Smail Chikhoune, lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le président de la Fondation Filaha, Amine Bensemmane. Selon lui, la règle 49/51 régissant l'investissement étranger et l'accès au foncier agricole «ont été à l'origine de la mise en veille d'importants projets de partenariat». Plus explicite, l'intervenant a fait référence à un projet de la réalisation d'une firme d'élevage pilote de 3 000 vaches «qui n'a jamais vu le jour». «On avait entamé toutes les démarches afin de concrétiser ce projet mais pour des raisons que l'on ignore, l'assiette sur laquelle devait être érigée cette ferme n'a jamais été dégagée», a-t-il ajouté. Rappelant le positionnement mondial des Américains qui «gèrent 90% du marché mondial d'amandes» le président du Conseil d'affaire algéro-américain a lancé un appel aux autorités algériennes pour qu'elles mettent «l'accent sur le développement agricole afin de réduire la facture des importations». S'appuyant sur des chiffres avancés par des opérateurs américains, Smail Chikhoun a relevé que «même les Américains se sont étonnés de voir que l'Algérie devienne en six ans seulement le premier client de la Californie dans l'importation des fruits secs». Par ailleurs, le président de la Fondation Filaha, Amine Bensemmane a estimé que les pouvoirs publics doivent s'impliquer davantage dans l'investissement agricole. Dans ce contexte, il a cité le cas de l'exploitation de gaz de schiste pour lequel les pouvoirs publics ont donné récemment leur feu vert. Pour lui, «des mesures audacieuses similaires doivent être prises dans le secteur agricole». Il est à noter que la Fondation Filaha et le Conseil d'affaire algéro-américain ont scellé un accord de partenariat dans le secteur de l'agriculture en vue de réactiver certaines filières agricoles touchant à la sécurité alimentaire en Algérie. C'est pourquoi une délégation d'une trentaine d'hommes d'affaires algériens se rendra initialement en octobre prochain aux USA, en Californie précisément. Ces visites visent la promotion des prises de contact pour faciliter les échanges entre agriculteurs et agro-industriels algériens et leurs homologues américains afin d'acquérir un large potentiel d'expériences et de réalisations des grandes firmes américaines. Il est aussi question de visites dans les instituts américains car, a encore noté Amine Bensemmane, les technologies américaines contribueront à la relance d'un partenariat dans l'investissement de grandes cultures céréalières et vivrières de base, les cultures fourragère et aliments de bétail.