Situation ■ Il ne reste que deux jours avant la grande fête du football mondial. Certes, les manifestations ont diminué, mais les «Anti-Mondial» ne comptent pas baisser les bras. Hormis la grève des employés du métro de Sao Paulo, le calme est revenu. Mais hier, en fin d'après-midi (17h30 heure locale, 21h30 heure algérienne), les «Anti-Mondial» ont profité de la présence de l'équipe nationale algérienne de football au stade Arthur-Ribeiro de Sorocaba pour faire passer leur message. Ils ont admirablement réussi avec une manière civilisée. Il y avait une dizaine de partisans «Anti-Mondial», qui se sont postés devant le stade brandissant des pancartes où l'on pouvait lire plusieurs messages. Ce qui est sûr, et au risque de le répéter, la Coupe du monde de football, pourtant presque une religion au Brésil, ne fait pas que des heureux au pays du Roi Pelé. Des associations prennent régulièrement le relais en investissant les rues. Leurs revendications sont tout simplement légitimes puisqu'ils ne demandent que de meilleures conditions de vie. Hier, ils n'ont pas hésité à brandir des slogans anti-Fifa à l'entrée du stade Walter-Ribeiro. Le chef de file de cette petite manifestation, Marco Antonio, membre de l'Association contre la précarité du système sanitaire au Brésil, a affiché son désarroi de voir l'argent du peuple dépensé dans des projets dont le peuple ne bénéficie pas. «Nous ne sommes pas contre la Coupe du monde, mais contre l'utilisation des fonds publics pour un événement organisé par une structure privée (la Fifa), qui n'apportera absolument rien au peuple. On dit certainement de nous qu'on n'aime pas le football. Mais bien sûr que nous l'adorons. A la différence que nous préférons qu'il reste un jeu agréable à voir sur un terrain, mais pas un moyen de dépouiller le peuple. Aujourd'hui, les Brésiliens souffrent. On demande l'amélioration des prestations dans plusieurs secteurs comme la santé, l'éducation et les transports», nous dira Marco Antonio, un des leaders de ce mouvement. A la question de savoir si ces manifestations publiques se poursuivront durant le déroulement du Mondial, ce membre actif d'une association des droits à la santé estime que l'occasion est propice pour faire entendre leur voix. «Existe-t-il un meilleur événement pour médiatiser nos actions ? Franchement, non. Ce Mondial nous permettra de nous faire connaître à travers le monde, qui doit être informé des souffrances du peuple brésilien. C'est l'occasion de médiatiser notre mouvement», a-t-il enchaîné. Concernant la présence de l'équipe nationale algérienne à Sorocaba, Marco Antonio s'est montré rassurant. «Nous n'avons rien contre l'équipe nationale d'Algérie. Au contraire, elle est la bienvenue chez nous. Elle n'a rien à craindre. Notre action consiste à faire entendre nos revendications. On souhaite bonne chance à l'équipe d'Algérie», nous a-t-il assuré. *On n'a rien contre la sélection algérienne