Objectif ■ Pour cette 4e participation à la Coupe du monde, l'EN algérienne doit maintenant viser haut et ne plus se contenter de faire de la figuration. Après avoir frôlé l'exploit en 1982 en ayant battu l'ogre allemand, les Verts avaient ensuite réalisé une autre victoire en battant le Chili, mais malgré ces deux succès, l'équipe d'Algérie a été empêchée de passer au second tour, alors que des nations à l'image de l'Italie, qui a fait trois matches nuls en autant de rencontres, a pu y accéder. Manquant d'ambition et de confiance, les Algériens étaient toutefois contents de faire partie du ghota mondial, c'était une satisfaction et une fin en soi. Mais cela doit impérativement changer, on doit suivre les exemples du Cameroun et du Sénégal, qui ont franchi admirablement la barrière. Mais ce sont les Ghanéens, qui étaient très près des demi-finales, qui ont poussé l'audace, imposant force et respect. Un parcours inégalé jusque-là par une équipe africaine. Quatre ans plus tard, l'Algérie n'a pas fait mieux, même si le football alléchant et attrayant qu'elle a produit a épaté tout le monde et le match référence a été celui face au Brésil, où les camarades de Madjer ont subjugué le monde de la balle ronde, c'était leur seconde participation et contrairement à la précédente, les Verts ont concédé deux défaites et un match nul contre l'Irlande du Nord (1-1). Le but égalisateur de Djamel Zidane a été le dernier inscrit en Coupe du monde par notre équipe puisqu'en 2010, soit 24 ans après, les capés de Saâdane sont sortis sans honneur, en tenant certes en échec l'Angleterre, mais battus par la Slovénie et les Etats-Unis. Les Fennecs n'ont, cependant, aucune raison de rater le rendez-vous brésilien car, outre les atouts à faire valoir, les inconditionnels algériens croient fermement à une performance sans précédent et les raisons d'y croire sont multiples. Contrairement à l'édition qui s'est déroulée en Afrique du Sud, les spécialistes et les supporters semblent plus optimistes. Il faut qu'il y ait plusieurs raisons pour que cette équipe possède les moyens d'aller au-delà d'une participation sans ambition. L'équipe d'Algérie n'a jamais été ridicule dans les neuf rencontres qu'elle a disputées dans un Mondial. Certes, elle en a perdu cinq (Autriche, Brésil, Espagne, Slovénie et USA), mais à chaque fois, c'était de petits détails qui renversaient la tendance. Cette fois au Brésil, les Fennecs ont des atouts à faire valoir. Il y a vraiment de la place pour réaliser ce dont rêve tout un peuple. La 1re raison Un effectif de qualité Tout le monde s'accorde à dire que l'effectif actuel est de grande qualité. Halilhodzic a, depuis son installation, effectué une révolution en poussant certains cadres à la retraite tout en écartant d'autres pour des raisons différentes. Ziani, Matmour, Boudebouz et autres ne font plus partie des plans du coach, alors qu'ils peuvent apporter un plus. Le Bosnien a affiché sa confiance en Slimani, Soudani, Belkalem et à un degré moindre Djabou, sur le plan local. Feghouli, Brahimi, Bentaleb, Taïder et Mahrez, qui évoluent au plus haut niveau, constituaient la nouvelle vague. L'amalgame entre anciens et nouveaux a rapidement fonctionné et la qualification au Mondial est la parfaite illustration de la qualité de l'effectif. Cette qualité sera l'atout principal des Algériens face aux Belges, aux Coréens et aux Russes. La 2e raison Des signes positifs dans les matches amicaux Contrairement à la précédente édition, où l'équipe nationale avait perdu ses matches amicaux sur des scores lourds (Serbie et Irlande 3-0) contre une petite victoire face aux Emirats arabes unis, cette année, les choses sont différentes. Les trois victoires acquises en amical face respectivement à la Slovénie (2-0), l'Arménie (3-1) et la Roumanie (2-1) ont conforté le cœur des millions de fans et rassuré les techniciens les plus sceptiques. En prenant le meilleur sur des équipes européennes, avec la manière en plus, cela a permis d'abord à la sélection de se hisser au classement Fifa puisque l'Algérie occupe désormais la 22e place au niveau mondial. Dans son groupe H, la Belgique est 11e, alors que la Russie se trouve à la 19e position. Les Coréens sont loin à la 57e position. Mieux encore, les Verts aborderont le Mondial en étant classés premiers à l'échelle continental et arabe. Cela a forcément conforter les puristes quant à une grosse performance au pays de la samba. La 3e raison Des joueurs décisifs Outre le niveau de jeu atteint par les protégés de Vahid Halilhodzic et leur rendement collectif, le sélectionneur dispose également de plusieurs solutions de rechange pour débloquer les situations de jeu les plus complexes. En attaque, les derniers matches des Verts montrent que l'Algérie possède des joueurs capables de faire la différence à n'importe quel moment du match. En exploitant à bon escient la qualité individuelle de certains éléments dont la qualité technique est supérieure à la moyenne, Halilhodzic possède les arguments de la gagne. Certes, l'équipe est fébrile derrière, mais lorsque vous avez des joueurs de la trempe de Brahimi, Feghouli, Djabou, Soudani et Mahrez, pour ne citer que ceux-là, on peut compenser le déficit défensif. Ces joueurs peuvent, à tout moment, faire la différence et faire gagner l'équipe. La 4e raison Un groupe abordable Même si la Belgique part largement favorite dans ce groupe H, il n'en demeure pas moins que sur le terrain, la réalité sera toute autre. Les Diables rouges possèdent effectivement des joueurs de qualité, mais la jeunesse de leur effectif, aussi insolente soit-elle, manque terriblement de confiance et d'expérience en abordant le Mondial qui est le premier tournoi majeur de la plupart des joueurs de l'équipe belge. D'ailleurs, le sélectionneur, Marc Wilmots, lors de ses interventions, n'a pas caché sa crainte en affirmant qu'il ne peut désormais rien faire pour y remédier. Cela pourrait profiter aux Algériens, lesquels, même s'ils sont à la même enseigne, partiront avec les mêmes chances que les Belges. Maintenant, il reste la qualité, l'envie et de petits détails qui pourraient faire la différence. Les deux autres adversaires de l'équipe nationale, les Russes de Capello et les Coréens, en l'occurrence, sont à la portée des Verts. Ces derniers, après la génération de 1982, ont une réelle opportunité de passer, pour la première fois de leur histoire, le stade du premier tour. La 5e raison Ecrire l'histoire à partir du Brésil Pour rendre effectif le rêve de tous les Algériens, l'équipe nationale ne doit en aucun cas aborder ses matches amoindrie sur le plan psychologique, voire fouler la pelouse complexée. Le coach national, Vahid Halilhodzic, se montre prudent et reste concentré sur la préparation de son équipe et même s'il ne l'avoue pas, le Bosnien fait tout pour réussir là où ses prédécesseurs ont échoué soit permettre à l'Algérie de figurer parmi les 16 meilleures nations de la planète et pourquoi pas atteindre les 8es de finale. Un rêve est un rêve, mais qui reste accessible au regard du potentiel, car le moment est propice pour donner une autre dimension à notre football, voir plus grand et ne plus se contenter de jouer la figuration.