Les huitièmes de finale de la 20e Coupe du monde ont débuté hier en prenant les couleurs et les allures d'une véritable Copa America puisque les deux rencontres au programme ont opposé d'un côté, le pays organisateur, le Brésil, au Chili, et de l'autre la Colombie à l'Uruguay. Deux affiches explosives qui ont tenu en haleine tout un continent, mais aussi toute la planète qui voit ainsi débarquer aux quarts un Brésil qualifié dans la douleur des tirs au but, sauvé à deux reprises par les poteaux, et une Colombie flamboyante à l'image de son unique buteur face à la Céleste James Rodriguez qui aura signé un doublé dont le plus beau but du Mondial jusqu'à présent. A Belo Horizonte, dans le même stade où a débuté notre équipe nationale face à la Belgique, la Seleçao a sérieusement tremblé face à une sélection Chilienne qui avait juré de lui rendre la vie difficile, avant même le début de cette confrontation. Jetant d'abord le discrédit sur l'arbitre anglais Howard Webb puis arrêtant une séance d'entraînement lorsqu'un hélicoptère a survolé le stade où se trouvait la Roja, les Chiliens ont bien allumé le match, eux qui n'ont jamais battu le Brésil en Coupe du monde. Et, hier, le premier huitième de finale a pris une tournure dramaturgique lorsque tout un peuple s'est mis à prier pour son équipe qui a dû attendre la séance fatidique des tirs au but pour arracher une qualification aux quarts, grâce notamment à son gardien Julio César en pleurs sous le coup de l'émotion. Le Chili, avec un excellent Alexis Sanchez, le petit diablotin du Barça, répondant au but de David Luiz, a laissé passer une occasion en or de priver le Brésil d'un titre, comme l'a fait le voisin Uruguayen il y a soixante-quatre ans au Maracana. Une transversale qui renvoi la frappe du remplaçant Pinilla à l'avant-dernière minute des prolongations puis le poteau gauche qui refuse le tir de Gonzalo Jara ont sauvé le Brésil d'un drame national. Les Auriverde rencontreront en quart les Colombiens qui ont pris le meilleur sur l'Uruguay sans son ‘'Dracula'' Luis Suarez sanctionné sévèrement par la FIFA pour avoir mordu le défenseur Italien Chielini. C'est James Rodriguez, le meneur de jeu de l'AS Monaco qui a volé la vedette en l'absence de son coéquipier du club Radamel Falcao, en inscrivant un doublé dont un de toute beauté : contrôle orienté de la poitrine, puis frappe instantanée de l'extérieur du pied gauche qui ne laissera aucune chance au gardien Musler. Un vrai bijou ! Le même Rodriguez enfonce le clou en seconde période suite à un travail collectif qui illustre le niveau de maîtrise des Ticos lors de ce Mondial avec quatre victoires en autant de matchs. Le Brésil est averti. Mais en attendant le premier quart de finale, les huitièmes se poursuivent aujourd'hui avec un palpitant Pays-Bas – Mexique, deux sélections portées vers l'avant et ne faisant pas de calculs. Les deux équipes ont fait impression lors du premier tour, avec des Néerlandais ayant gagné tous leurs matchs et marqué le plus grand nombre de buts (10) et des Mexicains qui ont surclassé le Cameroun et la Croatie et tenu en échec le Brésil chez lui. Quant au second match, il mettra aux prises l'autre pays d'Amérique centrale, le Costa Rica à la Grèce, la miraculée du premier tour, pour une confrontation inédite aux styles diamétralement opposés. De quoi se réjouir en ce premier jour du mois du Ramadhan et en attendant la journée de demain où les cœurs des millions d'algériens seront une nouvelle fois mis à rude épreuve à l'occasion d'un Allemagne – Algérie, un remake de ce match historique de 1982, mais avec de nouvelles retouches puisqu'il ne s'agit plus de la RFA, mais de toute l'Allemagne réunie avec des générations de joueurs différentes de part et d'autre. On en reparlera demain...