Chute L?Euro-2004 nous a démontré que la hiérarchie du football européen a été bel et bien bousculée puisque cinq grandes nations sont déjà passées à la trappe. Avant même la fin des quarts de finale, l'Euro-2004 de football est marqué par une hécatombe parmi les favoris, les cinq plus grands représentants des championnats européens étant déjà éliminés : Espagne, Italie, Allemagne, Angleterre et France, le tenant du titre. L'Espagne, l'Italie et l'Allemagne n'ont même pas réussi à franchir le cap du premier tour, tandis qu'Anglais et Français ont échoué en quarts de finale. Au Mondial- 2002, cette tendance s'était déjà fait jour, mais moins nettement. En effet, si les Français n'avaient joué que trois matches, les Italiens s'étaient arrêtés en huitièmes, les Espagnols et les Anglais en quarts alors que l'Allemagne échouait en finale. Deux thèses s'affrontent pour expliquer ces disparitions prématurées. Ainsi, on pointe du doigt les saisons extrêmement chargées, la nécessité pour les grands clubs de multiplier les rencontres pour équilibrer des budgets faramineux. La télévision, qui constitue la principale source de revenus du football, joue également un rôle prépondérant en imposant des spectacles étalés sur l'ensemble de l'année. Malgré la mise en place d'un calendrier harmonisé, les clubs les plus puissants multiplient les tournées. Ainsi, le Real Madrid est prêt à sacrifier la préparation d'un début de saison pour aller vendre son image en Asie. Résultat : le G14 (rassemblement des 18 clubs les plus riches du Vieux continent) rechigne à mettre à la disposition des équipes nationales des joueurs déjà trop sollicités. Une bonne partie des titulaires de l'Euro sont ainsi arrivés au Portugal avec une soixantaine de matches dans les jambes. Cela a permis aux autres sélections, à l?image de la Grèce, de la Suède, du Danemark et de la République tchèque, de réaliser de bons résultats. Italiens, Allemands, Espagnols, Français et Anglais ne font plus peur. Est-ce la fin d?une idylle entre la balle ronde et les grandes sélections ? A priori, le football a beaucoup progressé aux quatre coins de la planète et le niveau des sélections européennes est presque partout le même. La passation des pouvoirs serait-elle déjà faite ?