Oran Mardi 29 juin 2004, le tribunal d?Es-Sedikia rend son verdict à propos d?un crime crapuleux dont les faits remontent à juillet 2000. Cette affaire, qui a défrayé la chronique, fait état d?un premier jugement en avril 2002. Dans le box des accusés, Z. B., 31 ans, et son jeune frère Z. B. A., 22 ans, doivent répondre d?un acte immonde. ? Vous avez mis fin à la vie de toute une famille de la manière la plus ignoble qui soit, pourquoi ? Tout comme lors du premier procès, les deux mis en cause, les yeux rivés au sol, ne répondent pas? Le plus jeune jette, de temps à autre, des regards furtifs à son frère comme s?il avait besoin d?un soutien. ? «Selon le chef d?accusation, c?est pour une histoire de dettes et de trafic de drogue que vous avez commis l?irréparable?» Z. B. et Z. B. A. ne répondent pas? Pire. En les regardant, ils paraissent prêts à accepter le sort qui les attend... quelque chose comme : «Qu?on en finisse avec ce procès. Nous avons commis un meurtre, jugez-nous. Quant à nous, nous assumons pleinement nos actes...» Les faits de cette affaire invraisemblable remontent à juillet 2000?C. A., 42 ans, son épouse, 40 ans, et leurs deux enfants C. H., 12 ans et C. B., 6 ans, sirotent, par cette grande chaleur, des boissons fraîches, paisiblement installés dans le vaste salon de leur jolie maison au quartier Le Petit Lac? La sonnette les tire de leur torpeur...Ce sont les neveux de C. A. qui est surpris de les voir arriver?A peine à l?intérieur de la maison les deux invités, munis de couteaux et de pilons, s?acharnent sur la petite famille. Un rendez-vous avec l?horreur. Déchaînés, Z. B., 31 ans, et Z. B. A., 22 ans, n?épargnent personne, pas même le petit C. B. à peine âgé de 6 ans?il y a du sang partout? Arrêtés, les deux assassins nient en bloc les faits qui leur sont reprochés : «Pourquoi aurions-nous commis un tel crime ?» Ils s?en tiennent à cette déclaration le jour du procès. Les avocats de la défense demandent l?acquittement. «Il n?y a aucune preuve qui incrimine directement nos clients.» C?est vrai, ils avaient des dettes, mais cela ne fait pas d?eux des criminels?» Le représentant du ministère public dresse un dur réquisitoire : «Les deux accusés ne méritent aucune clémence de la part de votre honorable tribunal?Je requiers la peine capitale.» Une peine qui avait déjà été prononcée lors d?un premier jugement en avril 2002. La cour se retire afin de délibérer et revient avec son verdict : les deux frères Z. B. et Z. B. A. sont condamnés à la peine capitale pour homicide volontaire avec préméditation, guet-apens, association de malfaiteurs et trafic de stupéfiants?