Oran Lorsque Brahim se présente à la gendarmerie, il parle d?un crime crapuleux? Mais qui en est l?auteur ? En cette fin d?avril de l?année en cours, le tribunal criminel d?Oran a eu à prononcer le verdict d?une affaire ambiguë dont les faits remontent au mois de décembre 2002. Il n?est pas, en effet, facile de porter un jugement sur une personne accusée de meurtre mais qui, contre vents et marées, continue de nier les faits retenus contre elle, et ce, depuis son arrestation jusqu?au jour du procès. Dans le box des accusés, B. B., 48 ans, scrute de son mystérieux regard les membres de la cour. Inlassablement, il répète, telle une leçon apprise par c?ur : ? Monsieur le président, je n?ai pas tué Nabil ! Lorsque je suis arrivé à la villa, je l?ai vu allongé dans le jardin. Il y avait du sang partout? J?ai paniqué? ? Mais lorsqu?on panique, enfin, on ne se rend pas au café du coin avant d?aller alerter la gendarmerie de la découverte d?un cadavre !!! L?accusé ne répond pas? ? Des témoins vous ont vu siroter calmement un café avant de vous diriger vers la brigade de la Gendarmerie nationale. Niez-vous cela ? ? J?avais besoin d?un remontant après l?horrible découverte que je venais de faire? ? Ainsi, vous continuez à nier les faits qui vous sont reprochés ? ? Je n?ai pas tué cet homme ! ? Parfait ! Reprenons l?affaire depuis le début ! L?accusé hausse alors les épaules, comme s?il était las de toutes ces questions qu?on lui posait. Comme s?il n?était pas concerné par le procès qui se déroule dans un calme surprenant. ? Qu?avez-vous dit aux gendarmes ? ? Après avoir quitté le café, je me suis, en effet, rendu à la brigade de Gendarmerie nationale. ? Là n?est pas la question ! Que leur avez-vous dit ? ? ? Que je venais de découvrir le cadavre de mon ami Nabil dans le jardin de la villa, gisant dans une mare de sang. (à suivre...)