Ceux qui ont l?habitude d?arpenter le bouillonnant boulevard Amirouche, à Alger, ont eu, ce matin, une bien triste surprise. En effet, les quelques arbres séculaires et qui donnaient naguère un brin de jovialité verdâtre à l?artère et qui ont résisté héroïquement à l?attentat de 1994, n?ont pas, cette fois-ci, résisté à une autre bêtise humaine. Ils ont été carrément abattus et décapités à coup de tronçonneuse. Le «massacre» a eu lieu, hier, en fin d?après-midi, presque en catimini, peut-être parce qu?on ne voulait pas être pris la hache à la main, en train de faire subir les pires sévices à des arbres qu?on aurait, sous d?autres cieux, jamais troqués, même pour tout l?or du monde. Renseignement pris, le massacre devait survenir un jour ou un autre et ce pour les besoins d?une trémie qui viendra, un jour, désengorger cette rue qui suffoque, il est vrai, sous le poids des interminables embouteillages. Mais n?y avait-il pas un autre moyen, beaucoup moins tragique que celui-là, pour réaliser cette fameuse trémie sans toucher à des arbres qui avaient droit de cité depuis plus d?un siècle.