Assistance A Mustapha se trouve la plus ancienne structure éducative en milieu hospitalier. Elle a vu le jour au début des années 1970. Il s?agit d?une équipe d?éducatrices spécialisées relevant statutairement du ministère de la Jeunesse et des Sports et qui assiste l?équipe médicale chargée des enfants hospitalisés. Chaque après-midi, en dehors des horaires de soins dispensés par les médecins et les infirmiers, ces éducatrices prennent le relais en organisant des séances récréatives (chants, jeux) et des activités manuelles et artistiques (dessin, collage, broderie). C?est ainsi que l?espace d?une concentration en direction d?une activité attrayante et motivante, l?enfant oublie sa maladie. Moments de rêve et d?évasion qui, par magie, font disparaître sa douleur et lui redonnent la joie et le sourire. Il revit. Le temps faisant, ces structures éducatives se sont multipliées dans tous les hôpitaux des grandes villes. Là où il y a un service de pédiatrie qui hospitalise des enfants, à Parnet, Maillot, Beni Messous, Birtraria. Il reste cependant que des obstacles administratifs persistent trente ans après. Les éducatrices sont des fonctionnaires détachées du ministère de la Jeunesse et des Sports. Elles ne figurent pas dans l?organigramme officiel des hôpitaux. A cette précarité, s?ajoute l?absence de locaux adéquats et de moyens didactiques et matériels, ce qui entrave le plan de travail de ces femmes au c?ur d?or. En effet, il faut une sacrée dose de ténacité pour affronter les moments pénibles des séparations définitives, le décès d?un enfant, et des douleurs dues à la maladie (chroniques, cancer?). Afin de contourner l?écueil d?une situation statutaire en lisière de la loi, les éducatrices activant dans les grands hôpitaux d?Alger, se sont constituées en associations locales et en coordination (ligue) de wilaya. Animées d?une grosse volonté et encouragées par des pédiatres tout aussi engagés, ces associations ne cessent d?activer pour sensibiliser les responsables des ministères concernés ainsi que l?opinion publique. Leurs efforts, au cours de ces dernières années, ont été couronnés de succès. Les enfants hospitalisés ne sont plus des oubliés. Ils n?appartiennent pas à la même catégorie que les adultes hospitalisés : ils jouissent d?une attention certaine au point qu?un arrêté interministériel (ministères de l?Education et de la` Santé) a été signé, lequel stipule que cette frange de la population hospitalisée a droit à une prise en charge psychopédagogique. C?est ainsi que des cours de rattrapage et de soutien leur sont dispensés. Depuis quelques années, des psychologues ont enrichi ces structures d?appoint. Leur rôle spécialisé est d?une portée capitale dans la prise en charge des enfants malades. Avec l?avènement du mouvement associatif, des personnes bénévoles activant dans diverses associations se portent volontaires pour donner un coup de main. Des après-midi d?animation (clowns, magiciens, chanteurs, marionnettes) égayent la vie des enfants hospitalisés. La solidarité n?est pas absente dans ce large mouvement de bénévolat : des jouets et des jeux sont offerts de temps à autre par des familles. Le soutien affectif, apporté par les éducatrices, psychologues et autres bénévoles, participe grandement à la thérapie prescrite pour ces enfants. Les médecins en sont conscients : leur intervention s?en retrouve bonifiée. Qui a dit que l?amour n?est pas l?antidote de la détresse ?