Attente La proposition du président Bouteflika d?entamer un nouveau round de dialogue avec les délégués de cette région fait l?objet de concertations. La coordination des associations des communes et daïras de Tizi Ouzou tient aujourd?hui lundi une rencontre extraordinaire dans la ville de Tizi Rached pour l?évaluation des différentes actions du mouvement depuis l?appel au dialogue lancé par les autorités. Cette réunion fait suite à celle déjà tenue vendredi dernier à Aïn El-Hammam qui a eu comme axe des débats l?examen des moyens susceptibles de parvenir à la mise en ?uvre de la plate-forme d?El-Kseur et la réponse à donner à l?invitation de Bouteflika. Toutefois, la coordination a instauré d?autres conditions avant de donner sa caution au dialogue. Il s?agit de la prise en charge par l'Etat du litige opposant Sonelgaz aux citoyens qui ne se sont pas acquittés de leurs redevances, l'affirmation du caractère national du mouvement des «ârchs», l'exonération d'impôts des commerçants de la wilaya, notamment ceux du chef-lieu pour les dommages occasionnés par les incidents, ainsi que la libération de tous les détenus du mouvement. Le gouvernement a déjà commencé à appliquer cette dernière condition, car de nombreux délégués ont été élargis, certains après avoir purgé une peine de plusieurs mois. Mais les autres points liés aux questions des impôts et de Sonelgaz n?ont eu aucune suite de la part du gouvernement qui attend peut-être les délégués à un autre tour de négociations avant de promettre une quelconque satisfaction de ces revendications. Si la réunion d?aujourd?hui débouche sur une acceptation du dialogue, il n?est pas exclu que cela puisse faire tache d?huile et influe sur les décisions des coordinations des autres wilayas faisant ainsi pencher définitivement la balance du côté du dialogue au moment où des réticences de la part de certains délégués sont encore exprimées vis-à-vis de la proposition de Bouteflika. En tout état de cause, les coordinations des différentes wilayas se sont toujours référées à la base avant de prendre des décisions importantes et ce processus, long et complexe, n?est pas de nature à hâter la décision des délégués, soucieux de préserver leur audience auprès des habitants de la Kabylie et d?éviter le retrait du mandat de représentation comme cela s?est déjà produit par le passé. A travers leurs conditions renouvelées pour renouer le dialogue avec le gouvernement, les coordinations ne font pas plus que demander des mesures d?apaisement, qui sont en fait autant de victoires à leur actif à présenter devant les assemblées générales, pour obtenir des mandats clairs et engager les négociations.