Résumé de la 1re partie Un petit cheval paissait paisiblement au bord d?une rivière quand «vrombit», au-dessus de sa tête, un moustique. «Tu ferais mieux de disparaître, minable persifleur, avant que je ne me mette véritablement en colère», hennit le cheval en penchant de nouveau la tête vers le pâturage. «Oh ! Tu n'aurais pas dû dire une chose pareille... Attends un peu, bouffi, tu vas voir ce que je te réserve ! un tel affront ne peut se laver que dans le sang», siffla le moustique. Il tourbillonna encore au-dessus du cheval et s'envola pour aller chercher une armée de moustiques. Un instant plus tard, au-dessus de la tête du petit cheval, le ciel s'obscurcissait et crépitait comme un orage. L'escouade intrépide des moustiques-soldats se préparait à l'assaut. «A l'attaque ! à l'attaque, camarades ! Sus à l'ennemi, sans pitié... Il nous a insultés. Il nous a méprisés. Qu'il périsse donc !», cria d'une voix aiguë notre moustique qui s'était institué commandant. «A mort l'ennemi ! hourra !» hurlèrent les moustiques excités. Ils aiguisèrent leur dard et, tel un nuage vrombissant, se jetèrent à l'assaut du petit cheval. Ce dernier les chassa tout d'abord avec sa queue. Puis, avec une certaine impatience, il agita plusieurs fois la crinière. Mais de nouvelles vagues de moustiques l'assaillirent et envahirent son dos. Cela l'agaça quelque peu. Aussi s'allongea-t-il sur l'herbe et se roula-t-il d'un côté et de l'autre, écrasant presque tous les moustiques. Un seul échappa au désastre. Il défroissa son aile endommagée et, rassemblant ses dernières forces, s'envola vers le commandant qui surveillait le déroulement de la bataille de son lointain arbuste. Il lui annonça : «Nous avons vaincu, mon commandant ! Nous avons abattu le cheval qui gît à présent dans l'herbe, les jambes raidies dans l'ultime convulsion de la mort.» Le commandant remercia son camarade de cette excellente nouvelle, lui promit la plus haute médaille de guerre et s'empressa de quitter le champ de bataille. Il vola jusqu'à l'arbre le plus proche et claironna au monde entier : «Gloire ! gloire ! nous avons gagné la guerre... L'ennemi est défait. A nous la gloire éternelle, camarades, les plus intrépides soldats du monde ! » Pendant ce temps, le petit cheval intelligent, paisible et brun, continua de paître la tendre herbe grasse près de la calme petite rivière.