Résumé : Enfin, le jeune prodige arrive dans la grande ville. Il se met à sillonner les quartiers et entre dans un café maure pour se reposer et surtout se renseigner… 24eme partie L'homme hoche la tête. - Je m'en doutais. - Je… J'aimerais me renseigner avant tout. Je ne connais encore rien de cette grande ville qui semble effrayante à première vue. Je ne sais pas par où commencer et… L'homme met la main sur son bras et le rassure. - Ne t'empresse pas donc autant jeune homme. D'abord, as-tu assez d'argent pour louer une chambre ? Jouant la prudence Mohamed préfère répondre : - Non, pas assez. J'ai juste de quoi me payer un croûton de pain et un café. - Alors, tu vas devoir chercher où dormir. Si tu veux, je peux te montrer un bain maure. - Un bain maure ? - Oui, un hammam. Tu vas d'abord te décrasser et changer de vêtements. Si tu veux, tu pourras même y passer la nuit moyennant une ou deux pièces. Par ce froid, vaut mieux avoir un gîte qu'un couvert. Mohamed réfléchit un moment. C'est vrai, il devrait penser plutôt à se trouver un endroit pour passer la nuit. Après tout, il est étranger dans cette ville et les brigands ne feront de lui qu'une bouchée s'il s'amusait à continuer ses ballades à travers les dédales des vieux quartiers. Et puis il y a aussi le cheval.. - Hum, vénérable homme, puis-je te demander tout d'abord de m'indiquer un maréchal-ferrant. - Un maréchal-ferrant ? - Oui. je dois faire examiner un des fers de mon cheval. - Tu as un cheval ? - Oui, je l‘ai ramené du village. Cela t'étonne ? - Non. Heu… Je veux dire que vu ton aspect, je ne pensais pas… - Mon aspect n'a rien à voir avec le cheval. - Oui, je comprends. Eh bien, pour le fer à cheval tu n'as qu'à prendre la ruelle en face et bifurquer à gauche. - Bien. - Tu as de quoi payer ? - Je vais voir. Au pire des cas je vendrais le cheval. - Tu veux vendre le cheval ? - Oui. Si je ne trouve pas où le laisser pour un moment. - Je peux voir cette bête ? Mohamed regarde un moment l'homme qui lui faisait face avant de répondre : - Je préfère le garder encore un moment. Si je ne trouve pas de travail rapidement, je rentrerais chez moi. - Et tu veux garder ton cheval pour cela. - Oui. Je n'aimerai pas me retrouver coincé dans cette grande ville sans pouvoir faire quoi que ce soit. - Bien, jeune homme. Je vois que tu n'es pas idiot. Alors va voir le maréchal-ferrant tout et puis nous verrons. - Nous verrons ? - Oui. Je suis propriétaire d'un grand magasin d'alimentation générale. Je vends et j'achète en gros. Comme je suis souvent en déplacement, j'aurais besoin d'un aide. Je veux un homme jeune, robuste et surtout honnête et sérieux. - Hum, je vois. Mais… je ne sais quoi te dire. - Ne dis rien, jeune blond. Occupe-toi d'abord de ton cheval. Si tu as besoin de mes conseils, je suis là tous les jours en début d'après-midi ou bien en début de soirée. Bonne chance jeune blond ! Mohamed se lève et remercie l'homme avant de se diriger vers la sortie du café. L'homme le suit un moment des yeux avant de hocher la tête en se frottant le menton. Ce jeune lui plaisait. Il avait l'air honnête et bien élevé. Il pourrait peut-être l'embaucher pour le tester durant quelque temps et voir à qui il a à faire. Y. H. (À suivre)