Répit Les coureurs du Tour de France sont au repos, ce lundi, à Nîmes, avant d'attaquer les Alpes à partir de mardi. Dimanche, l'Espagnol Aitor Gonzalez a mis à profit une fausse journée de transition pour enlever en solitaire la 14e étape à Nîmes et signer la première victoire espagnole depuis le départ. Une étape de transition ? Quand l'expression a été prononcée devant lui, le champion de France Thomas Voeckler, toujours porteur du maillot jaune, a manqué de s'étouffer. L'Australien Robbie McEwen avait lui aussi mis les choses au point quelques instants plus tôt. «On a fait les 100 premiers kilomètres à bloc», a soufflé le porteur du maillot vert du classement par points. «C'était tout sauf une journée tranquille», a renchéri Voeckler, en rappelant que le peloton avait parcouru dans les deux premières heures plus de 91 km... malgré le vent souvent défavorable. Le scénario, prévisible compte tenu des rares opportunités qui s'offrent aux baroudeurs avant Paris, a donné lieu à une multitude de tentatives. Jusqu'au moment où la composition de l'échappée, au 100e km, a donné satisfaction à la plupart des équipes motivées par le gain de l'étape. Entre les vignes de la plaine héraultaise, tout près de l'abbaye de Valmagne et de son admirable cloître, Nicolas Jalabert a trouvé le moment juste pour prendre l'initiative. Son frère Laurent, bien placé sur sa moto TV pour apprécier l'effort de son cadet, a vu alors se former en deux temps un groupe de dix coureurs qui a vite creusé l'écart. Aitor Gonzalez, en vrai rouleur, poursuivait son contre-la-montre et reprenait ses distances. Il s'adjugeait un mince avantage de 12 secondes aux 3 km qu'il allait porter finalement à 25 secondes à l'arrivée. La poursuite, relancée dans les rues de Nîmes par Mengin et Jalabert, assurait seulement aux deux Français les places d'honneur, quelques secondes avant le passage de Pierrick Fédrigo (4e) et de leurs autres compagnons. Le peloton, réglé par McEwen, se présentait près d'un quart d'heure plus tard. Pour le vainqueur du jour, la victoire ? sa première dans la Grande Boucle en trois participations ? atténuait sa déception de l'étape du plateau de Beille (90e de l'étape), une désillusion supplémentaire après tant d'autres. Car, depuis dix-huit mois, le Basque de naissance a mené une carrière très éloignée du potentiel qui lui avait été prêté fin 2002. Le rouleur de l'équipe Fassa Bortolo a au moins apporté un troisième succès d'étape à la formation italienne après le Suisse Fabian Cancellara dans le prologue (Liège) et l'Italien Filippo Pozzato dans la 7e étape (Saint-Brieuc). Le départ du sprinteur Alessandro Petacchi, qui a fait chou blanc cette année sur le Tour, a été surmonté.