Cela fait cinq ans que Mohamed travaille à la plage du Sahel en tant que maître nageur. Agent de la Protection civile, ce jeune de 34 ans a déjà sauvé plusieurs vies humaines de la noyade. Le regard vif, très attentif, les bras suffisamment musclés pour repousser le poids des vagues qui se déchaînent, Mohamed prend à c?ur son travail qu?il exerce en équipe avec de jeunes maîtres nageurs comme lui, natifs de Zemmouri. Ils sont en tout quatorze à assurer la surveillance au niveau de la plage du Sahel qui s?étend sur environ 500 m, et ce, outre les maîtres nageurs privés embauchés par le complexe touristique Farès. La plage du Sahel est connue pour sa profondeur, ce qui incite les estivants qui la fréquentent à plus de vigilance. Mohamed avoue que les difficultés commencent lorsque la mer est calme, car beaucoup de nageurs oublient le danger et s?aventurent en s?éloignant du rivage. Comme il connaît bien cette zone, ce maître nageur se fait un plaisir de conseiller les estivants qui ne connaissent pas la région : «Généralement, j?oriente ces familles vers La Petite du côté du port de Zemmouri, car elle n?est pas très profonde.» Néanmoins, exercer ce métier à Zemmouri n?est pas de tout repos. Ainsi, Mohamed confie que lui et son équipe souffrent de sérieux problèmes de médicaments. «Tous les stocks ont été épuisés lors du séisme. Aujourd?hui, nous n?avons même pas de boîte de pharmacie pour les premiers soins», regrette-t-il. Pis encore, Mohamed affirme que l?équipe ne possède même pas de zodiac pour intervenir efficacement.