Patrimoine véritable musée à ciel ouvert, il regorge de riches vestiges archéologiques et préhistoriques. Ces vestiges, constitués notamment de gravures ? les plus anciennes manifestations artistiques du néolithique saharien et dont les plus belles ?uvres représentent toute la grande faune des mammifères de la zone tropicale ? de grandes peintures ou au contraire de très petite dimension offrant des représentations humaines et animales, et des sculptures appelées ronds de bosses. Ces ronds de bosses racontent chacun une histoire, une légende que des générations se transmettent oralement, et que, comme toute transmission orale, le temps a certainement déformé. Réunis autour d?un feu de camp sur lequel est placée l?incontournable bouilloire dans laquelle bout l?eau qui servira à la préparation du thé. Des femmes, des hommes de cette contrée se racontent la légende de cette famille composée d?un homme et de deux femmes, qui s?étant rendue coupable de crimes , dont la tradition a oublié la nature, aurait été, par châtiment divin, pétrifiée. Selon la légende, cette famille aurait été transformée en ronds de bosses donnant naissance à un rite observé dans le temps par des hommes et des femmes de passage à proximité de l?endroit où s?est déroulée cette action. C?est ainsi que lorsqu?un campement de nomades s?installe, les hommes et les femmes ne manquent pas de se rendre en ces lieux et s?imaginent faire ?uvre de piété en noircissant les sourcils, les yeux et la barbe de la pierre d?origine masculine, en peignant en rouge l?emplacement des lèvres des «restes pétrifiés des deux femmes» et en revêtant les unes et les autres pierres de chiffons de couleurs. On raconte qu?autrefois, un campeur aurait commis le sacrilège d?emporter l?une de ces pierres dans ses bagages. Aussitôt arrivé dans son village, il fut atteint d?une maladie «de langueur», devant laquelle les meilleurs des tolbas se déclarèrent impuissants. Un songe apprit au malheureux la cause et le remède de ses souffrances . Il lui suffisait de rapporter la pierre maudite d?où il l?avait enlevée, pour recouvrir immédiatement la santé. Toujours dans l?Ahaggar, au nord de Tazrouk, au lieu dit Zerrefoüket, une légende similaire est racontée et se rapporte à des ronds de bosses représentant la tête d?un b?uf reposant à côté d?une pierre blanche, à proximité d?un tumulus. Ces ceux objets sont désignés par le terme de tiibaradin , ce qui signifie les «fillettes». La pierre blanche serait, d?après la légende, une femme touarègue et le bovidé, plus sombre, comme sa servante, une esclave noire. Selon les archéologues, comme à Tibelbalet, la pierre blanche portait des traits noirs et ocres dans la partie supérieure. Selon la croyance populaire d?antan, celui qui emporterait ces pierres (bétyles) s?exposerait à une grave maladie.