Telle qu'elle est souvent décrite, notamment par les jeunes appelés qui y vont souvent pour le service militaire, Tindouf est une immense région désertique caractérisée par ses chaleurs suffocantes en été. Or cela ne constitue en réalité qu'un de ses aspects. Le côté patrimonial qui fait de Tindouf un véritable parc naturel, qui s'étend sur trois wilayas, Tindouf, Adrar et Béchar, est jusque-là méconnu, voire oublié. La wilaya de Tindouf dispose d'énormes potentialités touristiques indéniables, les paysages pittoresques, des sites naturels féeriques, des sites archéologiques d'une rare beauté, des stations de gravures rupestres d'une valeurs inestimable et d'un folklore originaire et authentique. Ainsi retrouve-t-on dans ce territoire des régions aux appellations originales, tels les ergs Chèche, Iguidi, El Atchane, Raoui, Boubarnous, El Hank Lekhal et Chanichen. Parmi les énormes potentialités touristiques que recèle cette région, on trouve notamment des sites archéologiques, historiques et naturels. Le patrimoine culturel de la région se distingue également par sa richesse, sa diversité et surtout son originalité. Il renferme en outre d'énormes potentialités artistiques et culinaires. Tindouf vit toujours au rythme de son folklore musical (guenga, karkabou, el houl), et son artisanat traditionnel d'articles et d'objets d'art est toujours là. Tintof - autre nom donné à Tindouf, qui signifie que la région est visitée par l'ensemble des personnalités pour ses valeurs commerciales et religieuses - était, dans le temps, un carrefour d'échange. Cette destination était un lieu de passage de caravanes marchandes entre le Maroc et l'Afrique noire par la route du sel sur l'axe Tindouf-Bordj Badji Mokhtar-Mali. De ce fait, Tindouf était souvent fréquentée par des touristes étrangers, attirés par un tourisme d'aisance et d'aventure. Par ailleurs, les vestiges laissés par l'homme préhistorique, notamment les gravures rupestres, ajoutent un cachet particulier au caractère historique de la région. Cependant, c'est la position stratégique qui lui donne le privilège d'être l'interface entre les régions Ouest, Est et Sud, pour en faire un centre de savoir et un pôle commercial important. La région de Tindouf dispose d'un relief et d'une hydrologie sahariens continentaux, dont les plus significatifs le lac Tafkhoument dans la région d'Oum Laâcher, les tombes géantes, tumulus, menhirs dans la région d'Esseloufia, le plateau Oum Taouabiaâ dans la hamada Tindouf, Oued El Ma caractérisé par les arbres d'El Arkan. L'on peut citer la Kasabat (non local de Ksar) Ahl Bellamech qui abrite la zaouïa, la mosquée El Atik et le mausolée de Sidi El Mokhtar Bellamech (1203-1287), père spirituel et fondateur de la zaouïa, sise dans l'antique quartier Moussani. Ce qui fait d'elle un musée naturel à ciel ouvert. Malheureusement, ces sites et ces vestiges historiques demeurent non exploités. « La wilaya n'est plus une destination touristique », regrette le directeur du tourisme et de l'artisanat de la wilaya de Tindouf, Dahane Mallem. Celui-ci évoque, comme cause, « la conjoncture actuelle que vit la wilaya sur le plan géopolitique ». Allusion faite au conflit du Sahara-Occidental qui demeure toujours sans solution. Ainsi, pour que la wilaya retrouve sa vocation touristique, M. Dahane lance un appel aux opérateurs dans le domaine du tourisme (ONAT, ONT, Touring Club) et les agences de voyages privées pour l'exploitation touristique de la région, notamment le tourisme et l'expansion du tourisme d'évasion et de recherche, d'aisance, de circuit et de découverte du parc national de la région. De même que l'exploitation de la route du sel pour lui redonner sa vocation d'antan. Le même responsable demande aussi à ce qu'on intègre dans le chemin de wilaya le volet tourisme saharien. Autant de décisions qu'il faudrait au plus vite faire pour la promotion du tourisme et permettre ainsi à la wilaya de se relever un tant soit peu au plan économique en raison des faibles investissements dans les autres domaines.