Fondre En été, tout est fait pour nous rappeler la saison d?hiver. Devant la chaleur suffocante, les marchands de glaces nous invitent à pénétrer dans la «douceur» du froid. Qui a dit que l?été était la saison du pauvre ? Sur le terrain, tout porte à croire le contraire. Les dépenses se font de plus en plus grosses. Entre les fruits de saison et les différentes boissons gazeuses et autres jus, la saignée est garantie. En moyenne et même si l?on arrive à faire des économies sur la nourriture, du fait qu?on est peu enclin à manger des mets «lourds», remplacés par les «extras», à la fin du mois ou de la saison on paye le brin de folie «exotique». Autres temps autres m?urs. L?été est aussi synonyme de veillées et de sorties nocturnes en famille. C?est particulièrement à ce moment précis qu?il faut s?attendre à un supplément de dépenses. En effet, les familles se ruent vers les nombreux vendeurs de glaces et prennent place dans les différents salons de dégustation qui fleurissent dans la capitale. Cornets, esquimaux ou tout simplement une coupe autour d?une table, le régal est le même ou presque. L?arôme prend un goût d?argent non révélé. Un tour dans un des endroits les plus prisés de la capitale suffit pour constater l?ampleur des «dégâts» causés par la chaleur. A Riad El-Feth, tous les salons de thé, transformés pour la circonstance en salons de dégustation de glaces, sont archicombles. Les propriétaires, flairant le bon coup saisonnier, ont vite passé commande chez les multiples producteurs de glaces. Pour pouvoir s?attabler il faut se munir d?une patience olympienne. Des familles entières s?affairent au plaisir du palais et cela dans une ambiance bon enfant. D?ailleurs l?emballage des esquimaux et des «cornéto» jonchent le sol. Au palier supérieur les tables ne désemplissent pas. La carte du «menu» étale toute la variété des coupes disponibles ainsi que leur prix. De 120 DA pour le hérisson à 250 DA pour la spécialité du chef. Et oui les idées se payent. Pour une famille moyenne et après les dépenses du jour entre fruits et limonades, les sorties nocturnes, même si elles ne sont pas fréquentes, ont leur tarif. A raison d?une sortie par semaine dans ce genre d?endroits, la facture, pour quatre personnes, oscille entre 700 DA et 1 100 DA, sans compter le transport et autres frais y afférents. Pour M. Youcef Raab, comptable de son état, les choses se corsent de plus en plus. «En moyenne et par jour je dépense presque 450 DA entre fruits, limonade et glaces pour les enfants. Dans ce genre d?endroits on ne vient que rarement, à peu près une fois par quinzaine.» Même si le bon sens prime parfois, on ne peut cependant pas passer à côté d?un plaisir certain. Pour ce père de famille, dont le revenu mensuel ne saurait dépasser les 30 000 DA, les frais d?été avoisinent en moyenne les 15 000 DA / mois. Une hécatombe par les temps qui courent et une bourse qui fond comme «glace !» au soleil.Mais peut-on réellement résister ?