Cibles Les Philippines et l?Espagne sont pointées du doigt par l?Australie qui leur reproche d?avoir encouragé les groupes islamistes en cédant à leur chantage. Le ministre des Affaires étrangères, Alexander Downer, a déclaré que l'Australie, pour sa part, ne se plierait pas aux menaces d'un groupe s?intitulant le Groupe al-Tawhid islamique et se présentant comme une branche d'Al-Qaîda en Europe. Dans un message ce week-end sur Internet, l'organisation a averti qu'elle commettrait des attentats à la voiture piégée en Australie et en Italie si les deux pays ne retiraient pas leurs soldats d'Irak. M. Downer a estimé que les menaces découlaient directement du retrait, la semaine dernière, du contingent philippin d'Irak en échange de la libération d'un otage et du retrait de l'Espagne après les attentats de Madrid en mars dernier. «Malheureusement, ces actions ont encouragé des terroristes à poursuivre leurs menaces et aujourd'hui nous en sommes l'objet, les Italiens aussi, les Polonais, les Bulgares, de la part de ce groupe», a-t-il dit à une télévision australienne. La même organisation avait proféré des menaces similaires, la semaine dernière, contre la Pologne et la Bulgarie qui disposent également de soldats en Irak. «Ce groupe al-Tawhid islamique ne nous est pas connu, mais c'est néanmoins une menace, c'est sur Internet, nous prenons cela au sérieux», a dit M. Downer à la chaîne Channel Nine. «Cela nous rappelle que nous devons faire preuve d'une détermination absolue face aux menaces de terroristes pour ne pas céder à ces menaces. Vous devez résister à ces gens parce que sinon vous leur donnez le pouvoir», a-t-il dit. Les services de sécurité polonais avaient déclaré, la semaine dernière, que le groupe à l'origine des menaces était proche du terroriste jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui. L'organisation a déclaré, dans son dernier message, que si l'Australie ne retirait pas ses soldats d'Irak, «nous ferions trembler le sol sous vos pieds comme nous l'avons fait en Indonésie et les colonnes de voitures piégées ne cesseront pas», a rapporté la chaîne australienne Channel Nine. Les islamistes ont cité les attentats de Bali qui ont fait plus de 200 morts en octobre 2002, dont 88 Australiens, comme un exemple de la capacité des militants islamistes de frapper les intérêts australiens. Le gouvernement du Premier ministre conservateur John Howard a dépêché 2 000 soldats pour participer à l'invasion de l'Irak l'an dernier et l'Australie a encore 850 hommes dans la région. La décision a été contestée par une partie de l'opinion et l'opposition travailliste a promis un retrait d'ici à Noël si elle remportait les élections attendues en octobre ou novembre.