La principale distraction de l'été, pour ceux qui ont la chance d'habiter à proximité des côtes, est la mer. Lebh'ar, mot magique qui, en période de chaleur, évoque irrésistiblement la fraîcheur de l'eau et l'ombre des parasols. On dit aussi, en empruntant le mot français, la plage, d'autres lui préfèrent l'arabe chatt, sous-entendu chatt Ibehar, «bord de la mer». Mais qu'importe : lebhar, la plage ou chatt, la chose désignée est la même et les plaisirs recherchés sont identiques ! Si on fuit la chaleur, on recherche les rayons du soleil pour bronzer. On dit bronzi, en employant le mot français, et bronzaj pour bronzage. En Algérie aussi, on aime les corps bien bronzés, signe qu'on est allé à la plage, donc en vacances. La mer, c'est aussi la baignade. On emploie le verbe 'umm, aussi bien pour dire «se baigner» que «nager». Le classique ssbeh?, est rarement employé bien qu'on le voie étalé sur les panneaux interdisant, pour les plages polluées, la baignade : mamnu' essibah'a ! Les mots de la plage s?égrènent comme le sable : rrmel, c'est le sable, Imudja, c?est la vague, errih, c'est le vent... Le français a fourni quelques mots : parasol, plonji (plonger), kukiyaj (coquillage) etc. Pour «plonger» on dit aussi tchebek ou chebbek, et pour «plongeon» techbika ou chebka. Les deux mots dérivent de chebbak «filet» : c'est le geste du pêcheur jetant son filet dans l'eau qui a inspiré la dénomination. Signalons, au passage, que le verbe 'umm «nager» a, comme beaucoup d'autres verbes, des emplois figurés : 'umm fi lmachakil «nager dans les problèmes» et surtout 'umm bah'rek, littéralement «nage dans ta mer» ou «baigne dans ta mer», c'est-à-dire «occupe-toi toi-même de tes affaires», «prends en charge tes problèmes» ; bref, «sois responsable» !