Nostalgie Les émigrés, comme les désignent avec affection les Oranais, veulent profiter au maximum de leur séjour au pays. Ils saisissent cette opportunité pour faire le tour des meilleurs restaurants de la pêcherie et de toute la région oranaise. Ils acquièrent les produits d'artisanat, des tenues traditionnelles, des cadeaux aux amis et voisins. Les plus jeunes s'intéressent aux CD et DVD piratés proposés à moins de 80 DA l'unité. D'autres sont avides de certains produits cédés à des prix nettement avantageux par rapport à ceux de la France, à l'exemple des lunettes solaires «griffées» et de certains produits électroniques. Les plus âgés profitent aussi de leur séjour pour faire des contrôles médicaux, consulter des médecins spécialistes ou se soigner les dents et refaire, à bas prix, leurs appareils dentaires. Un opticien de la rue Larbi-Ben-M'hidi, au centre-ville d'Oran, précise qu'en cette période estivale, ses clients sont, pour la plupart, des émigrés. «Munis de certificats médicaux, ils viennent acheter une, deux, voire trois paires de lunettes. Ils sont gagnants dans l'affaire au vu du taux de change de l'euro sur le marché parallèle», explique-t-il. Comme partout dans les villes qui accueillent un grand nombre de touristes, les «étrangers» sont souvent la cible de pickpockets et de voleurs à la tire. Oran n'échappe pas à la règle. Les vols y sont très fréquents, notamment dans les quartiers où la présence des policiers est moins importante. Les femmes sont délestées de leurs bijoux, de leur sac à main. Les portières de certaines voitures sont forcées et leurs vitres brisées par des voleurs qui «s'approprient» des objets, laissés à l?intérieur. Les victimes garderont, sans aucun doute, un mauvais souvenir de leur séjour à Oran. Actuellement, les «aoûtiens» songent déjà au retour. Ils sont nombreux à se présenter aux agences d'Air Algérie ou de l'Enmtv, pour confirmer leurs réservations ou dénicher une place sur des départs affichant souvent complets. Ce n'est qu'une fois de retour «chez eux» pour reprendre le «train-train» de leur vie quotidienne, qu'ils se rendront compte de l'agréable séjour passé parmi les leurs. «Je ne peux pas rester une année sans visiter, au moins une fois, ma ville natale. Je me ressource et je ??recharge mes batteries?? pour mieux affronter les tâches que je dois accomplir, une fois en France. A chaque retour dans mon lieu de résidence, je pense toujours à mon prochain voyage au pays», dira avec une certaine mélancolie Samir.