Le nom de celle qui accompagne la femme en couches a beaucoup changé au fil des siècles, il reflète l?évolution historique et culturelle de la France. Appelée accoucheuse en Gaule, elle partage avec druides et druidesses des fonctions religieuses. Matrone puis médica durant le Moyen-Age, elle est protectrice du village et dispensatrice de vie. Aux XIe et XIIe siècles, apparaît l?expression naturiste de ventrière, de ventrée, ce qui remplit le ventre. Au XIIe siècle apparaît le mot saige, saive, puis sage, signifiant savante, avisée, futée, du latin sapere traduisant intelligence, jugement, bon sens, prudence, science, savoir en général. C?est sous l?appellation sage-femme qu?aujourd?hui encore elle exerce son art, malgré une velléité récente de changement de dénomination lors de l?arrivée des hommes dans la profession, en application des dispositions du Traité de Rome. Le nom de sage-femme appliqué aux hommes prêtant à sourire, différents autres termes ont été évoqués : parturologue, maïeuticien, en référence à l?esprit de sagesse de Socrate qui, pour honorer sa mère, sage-femme (maïa) compare sa philosophie à l?art obstétrical, la maïeutique. En Alsace, au Moyen-Age, ce sont des matrones qui fournissent aux parturientes des soins à caractère très primitif, entourés de rites magico-religieux. Dans les campagnes, ce rôle est dévolu aux vieilles femmes, parfois à la grand-mère de l?accouchée. En dialecte, la sage-femme est appelée Hewamm de l?allemand hebamme (la mère qui relève l?enfant) terme dérivant de l?ancien allemand heviana ou hevanna (heben = tenir et ana = grand-mère).