Résumé de la 9e partie ■ Le père parla à Mme Claire de son projet de faire évader Maureen et que c'est cette dernière qui lui a demandé de la mettre dans le secret... J'ignore si nous nous reverrons jamais, monsieur Tim-Tom. C'est pourquoi, en guise d'adieu, je préfère vous dire : bonne chance. Son étrange visiteur parti, madame Claire n'avait pu s'empêcher de repenser à l'air étonné qu'il avait eu en découvrant son très modeste intérieur. Mais elle n'avait pas voulu lui expliquer que ce petit appartement dépendait d'une maison de retraite pour femmes seules tenue par des religieuses de l'Ordre du Bon Pasteur, plus spécialisées dans les maisons de redressement pour délinquantes mineures. Madame Claire, dont les moyens financiers se limitaient à une maigre pension, avait obtenu ce logement grâce à des recommandations ecclésiastiques. N'ayant plus d'autre ambition personnelle que de se dévouer pour les détenues, la dame solitaire s'y sentait tranquille. Les jours où elle n'allait pas à la prison, elle passait son temps à lire, ayant été dans sa jeunesse mieux placée que quiconque pour savoir que l'on n'est jamais trop instruite! Au moment des repas, servis par les religieuses dans le réfectoire de la maison de retraite, elle accomplissait des prodiges de diplomatie pour ne pas avoir à supporter la conversation des pensionnaires, toutes veuves, comme elle. La plupart n'avaient aucune personnalité et se montraient souvent fort égoïstes. Quelle différence avec les détenues de la Centrale ! Pendant ses trop courtes visites, aucune ne perdait de temps à se lamenter sur ses petits bobos de santé. Elles avaient toujours des choses intéressantes à raconter, et celles qui voulaient bien se souvenir devant elle de leurs exploits passés, qui les avaient amenées en prison, la passionnaient littéralement. Ainsi de Maureen. Madame Claire s'était entièrement remémoré son histoire après la visite du clown. L'illusionniste avait été condamnée pour un crime vraiment peu banal... Selon l'enquête de la police, il était établi que Jeff Carter avait été tué en pleine représentation, devant les deux mille spectateurs de l'Olympia, alors qu'il exécutait l'un des tours les plus sensationnels de son numéro. — Sur un ton solennel et dans un français que son accent britannique rendait plus remarquable encore, il avait annoncé : — Et maintenant, mesdames et messieurs, je vais avoir l'honneur de réaliser devant vous un tour unique au monde! Mon aimable partenaire va tirer sur moi avec ce revolver, et j'arrêterai la balle entre mes dents !... Je vous demande pour cela le plus grand silence. La salle avait retenu son souffle. Tous les regards étaient braqués sur ce couple étonnant : l'homme aux tempes argentées, et la sculpturale jeune femme qui lui servait de partenaire - Maureen, bien sûr. Carter s'était éloigné d'elle d'une dizaine de mètres puis il s'était immobilisé. A suivre