Le Premier ministre australien a provisoirement installé ce lundi matin son bureau sous une tente, dans une communauté aborigène, un geste hautement symbolique pour la minorité autochtone de l'île, longtemps ostracisée. Après la victoire de son parti aux législatives de septembre 2013, le dirigeant conservateur avait dit vouloir être «le Premier ministre des affaires aborigènes» et s'était engagé à passer une semaine par an dans un village indigène. Tony Abbott et son équipe ont donc pris leurs quartiers près de Nhulunbuy, dans l'extrême nord du pays, à huit heures de vol de Canberra. Le chef du gouvernement a indiqué qu'il restait en communication constante avec la capitale. «Evidemment, en cas d'événements dramatiques, je suis en mesure de me déplacer», a-t-il déclaré. Lors de l'arrivée des colons européens en Australie en 1788, les aborigènes étaient environ un million. Ils ne représentent plus aujourd'hui que 470 000 des 23 millions d'habitants du pays où ils forment le groupe démographique le plus défavorisé. Mortalité infantile, échec scolaire, chômage, addictions, criminalité : les aborigènes sont les laissés-pour-compte de la prospérité australienne. Tony Abbott s'est illustré par son engagement bénévole auprès des communautés aborigènes avant de devenir Premier ministre. Il a redit lundi son intention d'organiser un référendum sur la reconnaissance du statut aborigène dans la Constitution.