Positions ■ Le président irakien a appelé la communauté internationale à intervenir rapidement dans son pays, alors que s'ouvre à Paris une réunion internationale consacrée à la lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI). «Nous voulons une intervention sur le plan logistique avant tout et en particulier une intervention par des moyens militaires», a déclaré M. Massoum à la radio Europe 1, avant de se rendre au ministère français des Affaires étrangères, où s'est ouverte la réunion. «Militairement nous n'avons pas besoin de soldats qui se battent sur le terrain en Irak. Nous avons besoin d'une intervention aérienne, d'une couverture aérienne (...) Il est nécessaire qu'ils interviennent rapidement parce que s'ils tardent, si cette intervention et ce soutien à l'Irak tardent, peut-être que Daesh (acronyme arabe de l'EI) va occuper d'autres territoires et leur menace sera plus grande», a insisté le président irakien. Le président français, François Hollande, a exhorté, ce lundi matin, ses partenaires occidentaux et arabes à s'engager «clairement, loyalement et fortement aux côtés des autorités irakiennes», en ouvrant la conférence internationale sur «la paix et la sécurité» en Irak à Paris. «Il n'y a pas de temps à perdre» face à la menace des djihadistes de Daesh qui a pris le contrôle de larges secteurs des territoires irakien et syrien, multipliant les exactions», a lancé le président français. «Quand on est un politique responsable, il faut mesurer bien sûr le coût de l'action mais aussi le coût de l'inaction, et le coût de l'inaction c'est de dire à ces terroristes, à ces égorgeurs: -allez-y vous avez le champ libre-», a résumé le chef de la diplomatie française Laurent Fabius à la radio France inter. «Nous sommes désormais en ordre de marche», a dit à la chaîne CBS le secrétaire d'Etat américain John Kerry, arrivé samedi à Paris après un marathon diplomatique au Moyen-Orient et en Turquie, où il a obtenu le ralliement de 10 pays arabes à la coalition. Selon les Etats-Unis, plus de 40 pays sont prêts à participer, d'une manière ou d'une autre, à cette alliance. L'Australie a notamment annoncé hier dimanche, sa participation avec le déploiement de 600 militaires aux Emirats. Désormais en première ligne, après l'exécution de son ressortissant, la Grande-Bretagne a assuré, par la voix de son Premier ministre David Cameron, qu'elle «traquerait les responsables quel que soit le temps nécessaire». La conférence de Paris, qui s'est ouverte ce lundi matin en présence notamment du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et de M. Kerry, devrait «permettre à chacun d'être beaucoup plus précis sur ce qu'il peut ou veut faire», a indiqué une source diplomatique, soulignant que les décisions prises n'auront pas forcément vocation à être toutes rendues publiques. R. I. / Agences L'Iran fait cavalier seul L'Iran qui n'a pas été invité à cette conférence, notamment pour son soutien au gouvernement du président syrien Bachar al-Assad, a rejeté une demande de coopération des Etats-Unis contre le groupe djihadiste de l'Etat islamique (EI), a déclaré le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, selon son site officiel. «Dès les premiers jours, les Etats-Unis, via leur ambassadeur en Irak, ont demandé une coopération contre Daech. J'ai refusé car ils ont les mains entachées. Le secrétaire d'Etat américain a également demandé à Mohammad Javad Zarif (chef de la diplomatie iranienne, ndlr) et il a refusé», a déclaré l'ayatollah Khamenei, à la sortie de l'hôpital où il a été opéré de la prostate. Plus tôt ce matin, c'est un haut responsable iranien, qui avait estimé que la meilleure façon de lutter contre «le terrorisme» et les djihadistes était de renforcer les gouvernements irakien et syrien. «La meilleure façon de lutter contre Daech (l'Etat islamique) et le terrorisme dans la région est d'aider et de renforcer les gouvernements irakien et syrien qui luttent de manière sérieuse contre le terrorisme», a déclaré Hossein Amir-Abdollahian, vice-ministre iranien des Affaires étrangères. Plusieurs responsables iraniens ont critiqué ces derniers jours cette coalition. «La République islamique d'Iran n'attendra aucune coalition internationale pour lutter contre le terrorisme et fera son devoir», a ajouté M. Amir-Abdollahian.