Résumé de la 18e partie ■ Madame Claire dut attendre plus d'une semaine avant de pouvoir reprendre ses visites à la prison. Et ce, après l'évasion réussie de Maureen.... Un désastre psychologique ! — Et la directrice, que devient-elle dans tout cela ? — Ça n'a pas traîné! Elle a été mutée avant-hier dans une prison nettement moins importante. Elle part dès ce soir. On s'attend à ce qu'elle ne dise au revoir à personne, tellement elle est vexée. — Son mari va la suivre ? — Son poste aux contributions l'oblige à rester encore quelques mois dans notre ville, mais il va devoir abandonner l'appartement de fonction. Lui non plus n'est pas aimable ! — Qui va remplacer madame Mauval ? — Une célibataire qui nous vient de Nantes. Madame Andin... Il paraît que c'est une sévère. — Ça promet. — Elle est arrivée ce matin et elle prendra ses fonctions dès demain. — Il y aura une cérémonie officielle pour l'accueillir ? — Rien du tout ! Après le scandale qui a occasionné tout ce chambardement, la passation des pouvoirs se fera le plus discrètement possible. Bon ! maintenant que vous êtes dans la place, vous n'avez plus besoin de moi, je vais vous laisser. Vous avez raison de vouloir aller en bibliothèque, c'est le meilleur endroit pour tâter le pouls de la maison. Et Solange, qui s'en occupe, est une fille très bien. On peut même dire une détenue modèle. — Comme l'était Maureen ! — En apparence, oui. On ne s'est pas assez méfié d'elle, et on a eu tort. Les Irlandaises sont courageuses... et entêtées. Quand elles ont une idée derrière la tête, elles la suivent jusqu'au bout. La preuve ! Allez, bonne journée, madame Claire. — A vous aussi, madame Lecocq ! Les rayons de la bibliothèque renfermaient plus de dix mille ouvrages de toute nature, car l'essentiel de son approvisionnement se faisait grâce aux dons des éditeurs ou de quelques particuliers. Mais les préférences des détenues allaient vers les romans. Certains titres s'arrachaient, au point qu'il fallait s'inscrire sur une liste d'attente pour les retenir. Quand on avait obtenu le livre de son choix, il était cependant interdit de le garder plus de huit jours dans sa cellule, pour ne pas léser les autres lectrices. Solange Buret, la détenue-bibliothécaire, avait pour mission de consigner les emprunts et les retours sur des fiches individuelles et de ranger et classer les livres sur les rayonnages. Elle s'acquittait de cette tâche avec une très grande rigueur et un enthousiasme qui faisait plaisir à voir. Depuis qu'elle en avait la responsabilité, la bibliothèque était impeccablement rangée et il y avait toujours en permanence plusieurs détenues qui consultaient les livres, assises devant de petites tables de lecture, ou d'autres qui étaient venues renouveler le stock d'ouvrages qu'elles emportaient dans leur cellule. A suivre