Le ministère du Commerce annonce la mobilisation de 54 % de commerçants pour assurer la permanence durant la fête de l'Aïd El Adha. La liste des commerçants concernés sera affichée dans les places publiques de chaque commune. Respecteront-ils cette mesure évitant ainsi au consommateur la galère annuelle en période de fête ? Ces chiffres ont été communiqués hier par le ministère du Commerce afin de rassurer le consommateur de la disponibilité des produits de large consommation. Une réalité qui reste à confirmer le jour de l'Aïd où nos villes se transforment en villes «fantômes». L'image des rideaux baissés se perpétuent pour devenir tel un rituel qui se prolonge dans notre mémoire collective à l'approche des fêtes religieuses. Des efforts ont certes été consentis pour changer la donne et faire disparaître cette hantise des commerces fermés et éviter le rush sur les produits de première nécessité. Mais, malheureusement rares sont les commerces qui respectent les consignes du ministère au grand dam des consommateurs. Le département de Benyounes a décidé cette année de frapper fort en mobilisant 34 278 commerçants pour assurer un approvisionnement régulier du marché en produits de large consommation durant l'Aïd El Adha, contre 15 675 lors de l'Aïd el Fitr dernier. C'est ce qu'a déclaré le directeur général de la régulation et d'organisation des activités commerciales au ministère en attendant de voir ce dispositif prendre effet sur le terrain samedi et dimanche prochain. La liste de permanence compte, ainsi, 5 862 boulangers, en hausse de 42% par rapport à l'Aïd El Fitr, et 19 751 commerçants d'alimentation générale et de fruits et légumes (+58%), alors que 407 unités de production devraient être mobilisées contre 274 lors de la fête précédente. En outre, Abdelaziz Aït Abderrahmane parle de quelque 7 215 commerçants, qui activent dans les autres créneaux nécessitant un système de permanence tels les pharmacies, seront réquisitionnés lors des deux jours de l'Aïd el Adha contre 4 285 lors de l'Aïd El Fitr. Dans la wilaya d'Alger, le ministère a décidé de réquisitionner un nombre important de commerçants en comparaison avec les autres wilayas. Le nombre de permanenciers réservés pour la capitale a augmenté de 284% avec 4 565 commerçants dont 609 boulangers, 2 500 détaillants des locaux d'alimentation générale et de fruits et légumes, huit (8) laiteries, quatre (4) minoteries et 1 444 locaux de divers services, selon les chiffres communiqués par le directeur du commerce de la wilaya d'Alger. Les commerçants concernés par la liste du ministère, qui sera affichée dans les places publiques de chaque commune, doivent assurer la permanence durant les deux jours de l'Aïd ainsi que durant la semaine qui suit la fête, selon la nouvelle directive du ministère. Par ailleurs et concernant le volet sécurité, des patrouilles mobiles et pédestres seront intensifiées pour assurer la fluidité du trafic routier et la sécurité des citoyens dans les lieux publics, les centres commerciaux, les gares, les mosquées et les cimetières, pendant les deux jours de l'Aïd. Lors de cette opération organisée sous le slogan «Pour un Aïd sécurisé et sans accidents», les services de sécurité travailleront en permanence avec les centres d'opérations de la sûreté nationale, pour répondre rapidement aux appels d'urgences des citoyens reçus sur le numéro vert 15 48. A. B. La parade La directive du ministère du commerce insiste sur l'ouverture des commerces, mais pas de produire du pain. Du coup, la parade est trouvée : certaines boulangeries sont effectivement ouvertes, mais ne produisent pas de pain. Les agents de contrôles n'y voient que du feu. «À la question de savoir où est le pain ? La réponse est toute prête : il a été vendu le matin», nous livre un habitant d'Alger, qui affirme en avoir fait l'expérience dans sa localité. Un jeu du chat et de la souris auquel se livrent pouvoirs publics et...les «professionnels», par rapports auxquels, certains d'entre eux en tous cas, les agents de contrôle devraient montrer plus de vigilance. Car ce jeu durera tant que la fermeté ne sera pas véritablement inscrite dans l'opération. «Et pourquoi ne pas réglementer l'activité de boulangerie en n'accordant le registre du commerce qu'à ceux qui justifient réellement des compétences pour exercer ce métier, qui outre son aspect commercial est aussi un service public ?», nous livre un juriste.