Manquements ■ La société chinoise (maître d'œuvre) emploie 1 500 ouvriers seulement, alors qu'elle est censée en recruter 3 000, selon les termes du contrat. C'est ce qu'a fait savoir, hier, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville lors d'une visite d'inspection au chantier, en compagnie du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh. Abdelmadjid Tebboune n'a pas manqué de relever le non respect du travail posté (3X8) précisant que les horaires effectifs du travail sur ce chantier ne dépassaient pas 8 à 9 heures par jour. Il a fustigé le retard accusé dans les travaux de réalisation de la Grande mosquée d'Alger, affirmant que son ministère prendrait toutes les mesures nécessaires pour la livraison de ce projet à la fin du premier semestre de l'année 2016. «Les travaux ont accusé un grand retard pour des raisons techniques qui sont plus ou moins acceptables et pour d'autres raisons inhérentes au bureau d'études allemand, au maître d'œuvre chinois et à l'entreprise en charge de la gestion de ce projet, raisons que nous rejetons catégoriquement», a indiqué M. Tebboune. M. Tebboune a indiqué que «les accords conclus au lancement du projet comportaient plusieurs vides qui ont été exploités» rappelant par la même «le décès de l'ancien directeur de l'Entreprise chargée de la gestion de la Grande mosquée d'Alger, ce qui a ralenti le cadence des travaux». Le ministre qui intervenait en marge d'une réunion à huis clos avec les responsables du secteur et ceux des entreprises concernées par le projet, a affirmé que son département rendrait public prochainement plusieurs décisions afin de rattraper le retard accusé et d'atteindre le taux d'avancement des travaux préalablement défini. «Cette réunion est à même d'aplanir les obstacles techniques et ceux liés aux entreprises en charge de la réalisation du projet», a estimé M. Tebboune. «Nous veillerons à trouver des solutions consensuelles et prendrons des décisions fermes afin d'assurer une coordination entre les entreprises concernées. Aussi, nous imputons à ces entreprises le retard accusé du fait du manque d'organisation et du chevauchement des missions, mais pas celui dû aux entraves techniques», a-t-il martelé. Le projet de la Grande mosquée d'Alger devait être réceptionné fin 2015 ou début 2016 au plus tard. Les responsables du projet ont expliqué au ministre lors de sa visite au chantier que le taux d'avancement des travaux avait atteint 34% jusqu'au 30 septembre, soit 2,10% par mois durant la période allant du 02 décembre 2013 au 30 septembre 2014, contre 15% en décembre 2013, soit 0,7% par mois entre le 20 mars 2012 et le 1er décembre 2013. Le coût global du projet est estimé à plus de 122 milliards DA, selon les mêmes intervenants qui ont ajouté que la réalisation de certaines parties importantes du projet nécessitait l'importation d'équipements spéciaux. Il est à rappeler que le président de la République Abdelaziz Bouteflika a procédé à la pose de la première pierre le 31 octobre 2011 et les travaux ont débuté officiellement le 20 mai 2012.