Moyen - Elles seront d'une «grande aide» aux combattants kurdes syriens qui affrontent les djihadistes du groupe Etat islamique pour le contrôle de la ville de Kobané. Redur Xelil, le porte-parole des Unités de protection du peuple (YPG) a confirmé l'arrivée de ces armes et précisé qu'elles «aideront grandement» et auront «une effet positif» sur les opérations militaires contre l'EI. L'armée américaine a largué hier pour la première fois des armes, des munitions et du matériel médical aux Kurdes de Syrie, assiégés dans la ville de Kobané, près de la frontière turque, a annoncé le Centre de commandement américain pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale (Centcom). Trois avions cargos C-130 ont effectué plusieurs largages de matériel fourni par les autorités kurdes d'Irak pour permettre aux assiégés de résister à l'offensive du groupe Etat islamique contre la ville, a précisé le Centcom. Le matériel largué comprenait des armes légères. Les avions n'ont rencontré aucune résistance. Ils n'ont pas été accompagnés par des avions de chasse et ont quitté la zone en toute sécurité, a déclaré un haut responsable de l'administration Obama. Il n'a pas exclu de nouvelles opérations de largage si nécessaire, peut-être dans un proche avenir. Selon le Centcom, onze frappes ont été menées sur Kobané avant-hier et hier, pour aider les combattants kurdes à repousser une nouvelle tentative de l'EI de couper leurs lignes d'approvisionnement depuis la Turquie. Jusqu'à présent, les forces américaines ont mené plus de 135 frappes aériennes contre l'EI à Kobané. Bien que le réapprovisionnement des Kurdes à Kobané était «urgent», les frappes aériennes «restent le meilleur moyen pour soutenir» la lutte contre l'EI, selon un haut responsable américain. Interrogé sur le point de savoir si le gouvernement turc avait été informé au préalable de cette opération, un responsable de l'administration à Washington a répondu que le président Barack Obama avait parlé au président turc avant-hier pour l'informer de l'intention des Américains de lancer cette opération et souligner «l'importance qu'elle a pour eux». L'organisation Etat islamique est «un ennemi commun» pour les Etats-Unis et la Turquie, a-t-il rappelé, ajoutant que Washington comprend les préoccupations des autorités turques concernant les différents groupes, y compris les Kurdes. Pour Washington, les parachutages sont le meilleur moyen de faire parvenir des approvisionnements et «l'occasion de frapper un grand coup contre l'EI. Lorsque nous voyons des occasions pour viser l'EI nous les saisissons», a souligné ce responsable. Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux pressent la Turquie de participer plus directement à la lutte contre l'EI à Kobané, mais Ankara est réticent à l'idée d'armer les Kurdes et d'intervenir militairement contre les djihadistes. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui s'est engagé à renforcer la lutte contre l'EI, a rejeté hier les appels lancés à son pays pour fournir des armes aux combattants kurdes en Syrie. Il accuse le principal parti kurde en Syrie, le PYD, d'être une «organisation terroriste» liée au PKK turc, qui mène depuis 30 ans une insurrection pour réclamer l'autonomie du sud-est de la Turquie.