Colère - Le chargé d'Affaires du Royaume du Maroc à Alger a été convoqué hier dimanche, au ministère des Affaires étrangères (MAE). Le diplomate a été reçu par le secrétaire général, Abdelhamid Senouci Bereksi, suite à l'escalade verbale orchestrée par des hauts responsables marocains contre l'Algérie, indique un communiqué du MAE. Le SG du MAE «a d'emblée rejeté les allégations marocaines du 18 octobre courant au sujet des tirs attribués à des militaires algériens», souligne le communiqué. Il a, à cet égard, signifié au diplomate marocain l'«exaspération» de la partie algérienne de la «récurrence» des accusations et de la répétition des provocations «qui dénotent d'une attitude à l'antipode de ce que doivent être les relations entre les deux pays et les deux peuples frères». Senouci Bereksi a, par ailleurs, rappelé à l'intention du chargé d'Affaires du Royaume du Maroc «le fait que plus d'une fois par le passé des incidents graves impliquant les forces de sécurité marocaines se sont produits dans la région frontalière sans que cela n'ait induit une quelconque prise de mesures de la part des autorités marocaines en dépit des nombreuses démarches officielles entreprises par la partie algérienne». Le SG du MAE a conclu en indiquant à son interlocuteur que l'Algérie «ne tombera pas dans les travers de la surenchère stérile et qu'elle se garde, comme elle l'a toujours fait, de tout acte et de toute mesure susceptible de justifier l'escalade et d'exacerber les tensions qu'elle s'attelle à réduire avec tous les moyens possibles par respect des valeurs de fraternité et de bon voisinage». Auparavant, dans un communiqué rendu public, l'Algérie, par le bais du département des AE a rejeté la présentation «fallacieuse» faite par la partie marocaine de la réaction des gardes-frontières algériens, sujets de provocation par un groupe de contrebandiers marocains, ainsi que son exploitation politico-médiatique «abusive». Le ministère a rappelé que «la réalité est qu'une patrouille de gardes-frontières qui a été ciblée, ce jour-là, par des jets de pierres lancés par un groupe de contrebandiers marocains a réagi d'une manière professionnelle, comme d'habitude, par deux tirs de sommation en l'air qui ne peuvent, en aucune manière, provoquer des blessures à l'une quelconque des personnes engagées dans l'acte de provocation». «La manipulation des faits et l'escalade dans le discours des autorités marocaines à des fins, pour le moins inavouables, témoignent d'une attitude irresponsable qui ne sied point aux valeurs de fraternité et de bon voisinage qui lient les deux peuples», poursuit le ministère. Le Maroc a vivement protesté samedi dernier en dénonçant «des tirs de l'armée algérienne» à la frontière commune ayant «blessé» selon le royaume un citoyen marocain réclamant des «explications» à Alger sur cet «incident grave». Depuis, une violente campagne est menée contre notre pays par les médias marocains. Ces médias ont publié sur leurs sites Internet l'image d'un blessé au visage, présenté comme la victime des tirs de militaires algériens.