Ambition ■ Le représentant algérien en C1 est aux portes d'un exploit historique, celui de remporter la première Ligue des champions sous sa nouvelle formule, après le titre de 1988. La pression monte crescendo dans le camp de base de l'Entente au fur et à mesure que le jour du match se rapproche, celui de la finale retour face aux congolais de l'AS Vita Club de Kinshasa, ce samedi à 19h15 à Blida. Au match-aller, disputé dimanche, les Sétifiens avaient contraint leur adversaire au nul équitable (2-2), même s'il y avait de la place pour une victoire au vu des quelques occasions ratées par les coéquipiers du ressuscité Ziaya. Rentrés dimanche soir juste après la rencontre par un avion spécial, les joueurs ont eu droit à une journée de repos, le lundi, pour décompresser, comme l'a recommandé l'entraîneur en chef Madoui. Ceci, avant de reprendre le chemin des entraînements sur l'un des terrains du CTN de Sidi Moussa où la FAF les a convié à peaufiner leur préparation en vue de ce match historique qui leur permettrait de disputer, en décembre, la Coupe du monde des clubs qui aura lieu au Maroc, et à laquelle prendra part le Real Madrid. L'ESS, en cas de sacre ce samedi, affrontera directement en quart de finale, le 13 décembre prochain, le vainqueur du match de barrage qui opposera le MA Tétouan à Auckland City puis en cas de qualification le CA San Lorenzo. Rien que d'y penser, les Sétifiens ne voudraient pour rien au monde laisser échapper cette occasion en or de décrocher le titre continental pour devenir le premier club algérien à participer à une telle joute mondiale. En attendant, ils poursuivent leur préparation et sentent déjà le poids de la responsabilité qui va peser sur leurs épaules samedi au moment du coup d'envoi du match face au Vita Club. La visite du président de la FAF, Mohamed Raouraoua, accompagné du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, pour encourager l'équipe, en attendant probablement le Premier ministre Abdelmalek Sellal, ont donné déjà une idée au club phare d'Aïn El-Fouara de l'ambiance qui régnera samedi à Blida, dans un stade qui fera sans aucun doute le plein. Côté terrain, l'entraîneur Madoui prépare sereinement son équipe en dosant parfaitement les séances d'entraînement et en basant l'essentiel de son travail sur le plan psychologique et tactique pour contrer cette équipe du Vita Club qui ne se déplacera pas à Blida en victime expiatoire. Les congolais avaient déjà créé la sensation en demi-finale en battant les tunisiens du CS Sfax sur le terrain du stade Mehiri (2 à 1). D'où la vigilance et la grosse concentration qui animent les joueurs et le staff sétifiens à quelques heures de la finale qui, quelque soit le résulta, n'empêchera pas l'Entente de renouer, l'année prochaine avec cette compétition, comme l'a décidé le bureau fédéral lors de sa réunion ordinaire en compagnie de l'USM Alger, championne d'Algérie en titre. A Salah-Bey Le capitaine Mellouli : «Garder les pieds sur terre» Farid Mellouli, le capitaine de cette équipe sétifienne, estime qu'il faut oublier le match-aller et se projeter sur celui de ce samedi, à Blida. «Nous devons, aussi, éviter les erreurs défensives commises lors du match-aller et de ne pas s'aventurer dés l'entame du match en attaque. Au match-aller, nous étions déterminés à décrocher une victoire. Nous avons joué sur un rythme élevé. On aurait pu sortir victorieux de cette finale aller, mais le nul reste tout de même une bonne opération. On a tenu en échec une excellente équipe du Vita Club et on compte faire le break samedi prochain à Blida», a-t-il dit. Le capitaine sétifien a tout de même appelé ses coéquipiers à préparer ce match sur le plan mental et éviter tous excès de confiance après le bel exploit réalisé en terre congolaise. M. B. Le moyen Trois trains spéciaux pour transporter 4 000 supporteurs 4 000 supporteurs de l'ESS seront transportés par la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) vers Blida, pour la finale e ce samedi, a-t-elle annoncé. Un premier départ, le vendredi à 23h55, est prévu à partir de la gare de Teleghma (Mila), alors que deux autres sont programmés le jour du match, à 00h20 et 00h40, à partir de la gare de Sétif. Le retour des 4 000 fans de l'Aigle noir se fera juste après la fin du match contre l'AS Vita Club, a ajouté la même source, qui a indiqué que les fans de l'ESS bénéficieront d'une réduction de 20% sur les prix des billets de voyage. R. S. Le dernier rempart Khedaïria : «Savoir gérer la pression» Le gardien de but sétifien, Sofiane Khedairia, a insisté sur la préparation psychologique et mentale de ses coéquipiers et l'importance de gérer la pression des grandes finales. «A Kinshasa, nous avons très bien géré la pression, comme on l'avait fait lors des précédentes rencontres. Et pour le faire comme il se doit, nous aurons besoin de l'apport de nos fans, pour remporter ce sacre qui manque au palmarès du football algérien. J'espère que cela permettra de faire la différence. Les joueurs savent qu'ils représenteront non seulement l'ESS, mais également toute l'Algérie», a indiqué Khedaïria. M. B. L'arrivé Les Congolais dès aujourd'hui à Alger La délégation de l'AS Vita Club, forte d'une trentaine de personnes dont 19 joueurs, a quitté dans la soirée d'hier Kinshasa, pour rallier Alger en prévision de la finale de ce samedi. L'arrivée des Congolais devrait se faire aujourd'hui en début d'après-midi, a indiqué le club congolais. Auparavant, l'équipe dirigée par Florent Ibenge a repris les entraînements lundi au lendemain de la finale aller. Tous les joueurs font «preuve d'application» aux séances d'entraînement au stade Tata-Raphaël de la Kethulle de Ryhove à Kinshasa, toujours selon la même source. R. S. Le coach Madoui, le digne héritier de Laribi et Kermali Mérite ■ Si l'Entente est parvenue à se hisser à cette finale, elle le doit également en grande partie à un homme : Kheireddine Madoui. Il y a quelques mois seulement, rares sont qui auraient misé un centime sur le parcours de l'ESS en cette Ligue des champions, tellement les clubs algériens ont en bavé depuis son passage à la nouvelle formule, et encore moins sur son jeune entraîneur, Kheireddine Madoui qui est vite passé du poste d'adjoint à celui de chef. L'ancien international de l'Entente, son club de toujours, et du CRB, où il a passé deux saisons (2000 à 2002), se voit ainsi vite propulsé au devant de la scène et doit assumer une grosse responsabilité, celle d'emmener son équipe vers le sacre final. Et puis quel scénario, la finale retour se jouera samedi 1er novembre qui coïncide cette année avec le 60e anniversaire du déclenchement de la Révolution. Hier, lors de la conférence de presse qu'il a animée au centre des médias du stade 5-Juillet, Madoui s'est adonné au traditionnel exercice du face-à-face avec les journalistes au cours duquel il a affiché une grande sérénité et une clarté dans le discours, tout en évitant de s'enflammer car rien n'est encore joué d'avance. «Certes, les conditions nous sont plus favorables qu'au match-aller avec un avantage au score, mais l'AS Vita Club demeure une formation très solide collectivement, possède de très bonnes individualités et s'exprime bien à l'extérieur, d'où l'intérêt de la prendre très au sérieux». Avec Madoui, il n'y a pas d'excès, de la confiance en ses joueurs et une grande concentration qu'il faudra préserver durant toute la partie et à un tel niveau de compétition. «Nous ferons tout pour la gagner cette Coupe chez nous et offrir le plus beau cadeau au peuple algérien à l'occasion de ce 1er novembre», dira le coach sétifien qui s'attend à une rencontre difficile pour laquelle il a opté pour l'offensive et ne pas subir les assauts de l'adversaire : «On s'attend à une forte adversité de la part des Congolais, mais nous avons déjà notre stratégie pour les contrer. Nous devons marquer dès le premier quart d'heure pour pouvoir mieux gérer la partie. J'ai confiance en mes joueurs qui, avec la compétition, ont acquis une certaine expérience qui nous permettra de faire la différence, en plus du travail psychologique que nous accomplissons pour mettre l'équipe dans les meilleures conditions d'aborder ce match». L'entraîneur de l'Entente est en passe de réaliser un exploit historique, grâce également à la confiance placée en lui par le président Hassan Hammar, qui n'a pas hésité à lui confier les rênes. Madoui est en passe, à 37 ans, de devenir le digne héritier de ses aînés, Mokhtar Aribi qui avait offert le premier et l'unique titre continental à l'Entente, en 1988 en Coupe des champions face aux Nigérians d'Iwanyanwu et d'Abdelhamid Kermali, autre icône du football algérien, celui qui était derrière le seul sacre des Verts à la CAN, en 1990. C'est dire que la terre sétifienne a toujours enfanté des géants du ballon rond, et Madoui est à un match pour le devenir.