Mémoire Le Soleil assassiné est un film ensoleillé et tragique qui retrace la vie de celui qui, par les mots, disait l?espoir et la justice, militait ? et luttait ? pour la culture des jeunes. Le film tourne autour de Hamid et Belkacem, deux adolescents rêvant de théâtre et de gloire, et de Jean Sénac pied-noir, poète et homosexuel. Leur rencontre bouleversera la vie des deux jeunes. C?est l?histoire de trois êtres irrémédiablement condamnés par le système qui les nie et auquel ils s?opposent. Hamid et Belkacem, deux étudiants, apprennent, à leur grand regret, que la pièce qu?ils ont écrite et présentée au premier festival national du théâtre algérien, est déclassée sous prétexte qu?ils l?ont jouée en français, leur grande peine va être atténuée par la présence de Jean Sénac qui les félicite. Cette rencontre va rendre les trois amis inséparables, intimement liés, partageant les moments les plus difficiles, et l?espoir pour une Algérie plurielle et tolérante, une Algérie jeune et ouverte. Hamid et Belkacem vont donc assister, jusqu?au dernier moment, au combat du poète pour le droit à la jeunesse d?exister. Combat qui, malheureusement, mènera Jean Sénac jusqu?au martyr : une nuit d?août 1973, le poète est assassiné dans la cave qui lui servait d?appartement. Hamid est accusé du meurtre? Jean Sénac est apprécié ? et même adoré ? par la jeunesse. Sa poésie, poignante et expressive, forte et allusive, retentit, telle une oraison, une ode, dans l?ouïe de chacun. Dans tout le pays, un public populaire se presse d?ailleurs pour assister à ses récitals poétiques, et à son émission radiophonique. Poésie sur tous les fronts rencontre un incroyable succès auprès de la jeunesse ; une jeunesse débordante d?énergie, une force menaçante pour le régime en place, et les paroles, voire la poésie de Jean Sénac alimente, ranime l?ardeur de ces gens épris de liberté et de beauté. Et si sa poésie piquait et exaspérait les politiques, elle était, en revanche, une bouffée d?air frais, un vrai «soleil» pour toute une jeune génération qui rêve de liberté, de tolérance, avide de savoir et aspirant à l?ouverture. Jean Sénac, connu également sous le nom de Yahia el-Ouahrani, affichait et assumait ses prises de position en faveur des minorités, ainsi que sa différence sexuelle ; pour l?ouverture culturelle, il défendait ardemment la langue française, donc le plurilinguisme. Et son attitude irritait le pouvoir au point de le surveiller, considéré comme étant un délétère, une menace pour la stabilité du régime. Le Soleil assassiné est une ?uvre sur la renaissance d?un artiste assassiné par un pouvoir autoritaire. C?est un film sur l?amour, notamment la liberté et les droits de l?Homme ; il est aussi une critique du régime politique en place, c?est-à-dire celui de Boumediene, un régime dictatorial et uniforme. Le film est aussi un portrait de l?Algérie de Boumediene, une Algérie, indépendante depuis à peine dix ans, jeune et pleine d?espoir.