Quelque 7 600 milliards de dollars, soit 8% de la richesse mondiale, sont détenus par des particuliers dans des paradis fiscaux, affirme une récente étude parue dans le Journal Of Economic Perspectives. Les ménages européens arrivent les premiers avec quelque 2 600 milliards localisés dans des Etats qui mêlent faible fiscalité et opacité financière. Derrière eux, les contribuables asiatiques (1 300 milliards) distancent de peu les Américains (1 200 milliards) qui sont suivis par les particuliers dans les pays du Golfe (700 milliards). L'étude montre également que les multinationales américaines font un usage croissant des paradis fiscaux pour réduire leurs impôts. En 2013, 55% de leurs revenus réalisés à l'étranger étaient localisés dans ces juridictions, notamment au Luxembourg ou à Singapour, contre un peu plus de 20% il y a trente ans. Cette étude paraît à l'heure où la polémique sur l'optimisation fiscale des grandes entreprises a repris de l'ampleur avec les révélations «LuxLeaks» sur le rôle de plaque-tournante joué par le Luxembourg. L'étude ne prend en compte que les actifs financiers et non les biens mobiliers ou immobiliers qui peuvent eux aussi être gardés à l'abri des fiscs nationaux.