Sauvegarde ■ Le rituel de la S'beiba, une pratique ancestrale de la région de Djanet (Illizi), a été inscrit, mercredi, sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l'humanité. Le comité de L'UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, réuni lundi au siège de l'organisation onusienne à Paris (France), a décidé d'inscrire la S'beiba sur la liste du patrimoine immatériel de l'humanité, en plus de sept autres éléments proposés par plusieurs pays. La fête de la S'beiba, célébrée chaque Achoura par la population de Djanet (wilaya d'Illizi), est une fête traditionnelle puisant son origine dans l'histoire ancienne d'une guerre que se livraient les deux principales tribus touareg du Tassili n'Adjjers et le pacte de paix qu'elles signeront après des années d'affrontements. Cette manifestation, riche en rythmes, en mouvements et en couleurs regroupe les deux ksours dominant la ville de Djanet. Elle est marquée par des joutes amicales entre leurs habitants et des danses sur les rythmes des tambourins. Des guerriers en grand apparat reproduisent les guerres que se livraient, il y a des siècles de cela, les tribus de la région. La paix est instaurée après l'intervention des sages. En septembre dernier, le directeur du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), Slimane Hachi, avait indiqué à l'APS que le dossier proposé par l'Algérie en vue du classement par l'Unesco de cette manifestation populaire millénaire comme patrimoine culturel immatériel de l'humanité «devra connaître une issue positive». «Le CNRPAH a été chargé par le ministère de la Culture du suivi du dossier du patrimoine culturel immatériel algérien remis l'année dernière à l'Unesco, un dossier complet sur la S'beiba qui a été étudié par cette agence spécialisée relevant de l'ONU. Il est attendu une réponse positive qui sera annoncée en novembre prochain», avait expliqué M. Hachi. L'inscription de la fête de la S'beiba, une pratique ancestrale de la région de Djanet (Illizi), sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, constitue «une reconnaissance du rôle de ce rituel dans le dialogue et la cohésion sociale en contribuant à la paix et au respect mutuel entre les communautés», a-t-on indiqué. D'autre part, il s'agit d'«un encouragement au maintien des traditions ancestrales de l'Algérie qui favorise l'amélioration de la visibilité du patrimoine culturel immatériel en général», souligne-t-on. Depuis 2008, l'Algérie a réussi à classer quatre éléments de son patrimoine immatériel sur la liste représentative de L'UNESCO : l'Ahellil, le costume nuptial de Tlemcen, l'Imzad et le Rakb de Ouled Sidi Cheikh. Cela dit que «les mesures variées de sauvegarde mises en place par l'Algérie incluent des activités de recherche, de documentation et de diffusion qui ont été élaborées avec une participation active de la communauté et des institutions publiques», précise-t-on.